Le Journal de Quebec

Le fleuve, la colonne vertébrale du tourisme québécois

- DENISE PROULX Agence QMI

Yan Hamel a le fleuve SaintLaure­nt tatoué sur le coeur. Né à Québec, le président de Croisières AML et de l’associatio­n de l’industrie touristiqu­e du Québec porte son regard sur cet écosystème aquatique depuis son enfance. Le fleuve, il le connaît comme pas d’autres.

Dès son adolescenc­e, il est devenu matelot sur un des bateaux de croisière que la compagnie de son père, Guy, utilisait pour faire vivre aux touristes une expérience de croisière sur le fleuve. Aujourd’hui, Croisières AML est la plus importante compagnie de croisières-excursions de courte durée au Canada. Et Yan Hamel et son jeune frère Yves ambitionne­nt d’en poursuivre l’expansion hors frontières.

Yan Hamel veut plus que consolider le succès de sa propre entreprise. Il travaille depuis quatre ans avec d’autres acteurs du milieu touristiqu­e pour que tout le secteur obtienne ses lettres de noblesse, d’abord dans l’esprit des Québécois. Troisième en importance économique au Québec, avec ses 360 000 emplois directs et indirects, le milieu touristiqu­e compte profiter de la Stratégie maritime nouvelleme­nt lancée par le gouverneme­nt québécois, pour qu’elle devienne la plateforme de mise en oeuvre du plan de développem­ent qu’elle s’est donné.

Comment recevez-vous l’annonce de la Stratégie maritime du Québec ?

«C’est la première fois que nous avons un plan de développem­ent structuré du Saint-laurent qui touche autant au milieu industriel que touristiqu­e. Le Saint-laurent, c’est la colonne vertébrale du Québec, même si chacune des régions a ses particular­ités et ses vocations. La Stratégie maritime va favoriser le développem­ent de produits touristiqu­es dans l’ensemble des régions et l’émergence de nouveaux produits.»

Quel type de nouveauté peut-elle susciter ?

« Le t ouri s me e st e n é vol ut i on e t il manque des produits de niche. Ça ouvre une place pour développer davantage de croisières vers les îles, comme les Îles Mingan, aux Grues ou encore de Bouchervil­le. Par exemple, nous pourrons mettre en valeur les routes vertes pour visiter des territoire­s à partir de navettes fluviales et la route bleue, pour les amateurs de kayak. Des circuits terrestres peuvent être créés autour de visites muséales.»

La Stratégie maritime veut favoriser la venue de croisières internatio­nales. La présence de ce type de croisière risque-t-elle de faire de l’ombre aux entreprise­s québécoise­s du même genre ?

«Nous n’avons pas les mêmes missions d’affaires. La clientèle internatio­nale va amener de l’argent neuf et augmenter la masse critique de touristes qui solliciter­ont plus d’activités locales lors des arrêts. Ça générera des retombées majeures, que du positif en région. Par exemp le , le s Asi at iq u e s qu i fo n t es c a l e à Québec adorent se rendre en croisière aux baleines. Il faut être en mesure de développer une offre en lien avec leurs attentes.»

Quels sont donc les défis que l’in- dustrie touristiqu­e québécoise devra rapidement surmonter ?

«Depuis quatre ans, le secteur a créé un comité Performanc­e, pour rattraper l’augmentati­on de la demande touristiqu­e mondiale qui se situe de 4 à 5 %. Au Québec, la hausse stagne à seulement 1 %. Les acteurs de l’industrie et le ministère du Tourisme ont adopté un plan de développem­ent basé sur cinq axes exportable­s, soit Montréal, ville festive, Québec, ville patrimonia­le, la culture, l’hiver, le SaintLaure­nt et l’aventure en nature. Nous voulons mieux cibler les clientèles et mettre l’entreprene­ur au coeur de la réflexion pour soutenir son travail et la mise en marché des produits.»

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