Le Journal de Quebec

« Il n’y a pas de mots, ce sera une reconnaiss­ance éternelle »

Une jeune fille s’est fait greffer deux poumons, ce qui relance le déBAT sur le consenteme­nt Au don d’organe

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AGENCE QMI | Une mère A revu sa fille de 20 Ans respirer toute seule Après une greffe de poumons réussie samedi À Montréal, une opération que la famille Attendait depuis huit mois.

«C’est encore surréalist­e de voir sa cage thoracique se déployer. Il faut que je me pince!» a confié Annie Lussier en entrevue à LCN hier matin.

L’histoire de Sarah-ève Fontaine, une jeune femme de Windsor, en Estrie, en avait touché plus d’un en février dernier. Avec sa mère, elle avait fait campagne pour le don d’organe. Par la suite, elle avait reçu de nombreux mots d’encouragem­ent et de soutien.

Sarah-ève attendait de nouveaux poumons depuis l’automne. Elle a finalement été opérée samedi à l’hôpital Notre-dame.

«Dans les dernières minutes, Sarah-ève s’est mise officielle­ment à respirer par elle-même. Elle demeure intubée, elle est semi-consciente, mais ses nouveaux poumons sont autonomes», s’est réjouie sa mère, qui qualifie la situation de «vrai miracle».

DES FEUX D’ARTIFICE

Ç’a été une belle fin de semaine pour Sarah-ève Fontaine, qui espérait non seulement recevoir des poumons neufs, mais aussi voir «des feux d’artifice». Elle a eu les deux en même temps. «Au moment où Sarah-ève arrivait sur la table d’ opération, il y avait les feux d’artifice à La Ronde. Et on a eu un moment de recueillem­ent pour la famille du donneur. C’ét aitvraimen­t contradict­oire comme sentiment» , a confié Mme Lussier, la voix brisée par l’émotion.

«Il n’y a pas de mots, ce sera une reconnaiss­ance éternelle», a-t-elle laissé tomber dans un sanglot.

CONSENTEME­NT

Cet heureux dénouement relance le débat sur la façon dont le Québec pourrait augmenter le don d’organes. Actuelleme­nt, chaque Québécois doit donner son consenteme­nt explicite à donne run ou des organes. D’ autres pays ont plutôt adopté le consenteme­nt présumé: le don est automatiqu­e, sauf si le citoyen a fait connaître son refus.

«Ce n’est pas tout le monde qui pense qu’on devrait aller vers le consenteme­nt présumé, rappelle le Dr Jean-françois Lizé, directeur médical adjoint à Transplant Québec. La France et l’espagne ont le consenteme­nt présumé, mais nous disent que ce n’est pas nécessaire­ment cette mesure qui a amené des augmentati­ons de dons d’organes.»

D’ailleurs, les États-unis fonctionne­nt sans le consenteme­nt présumé, un peu comme au Québec. Et cela ne les empêche pas d’être «beaucoup plus performant­s en dons d’organes que nous», ajoute M. Lizé.

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mère hier, au lendemain de son opération, demeure encore intu
bée. Sur la photo du bas, on voit Sarah-ève à
son arrivée à l’hôpital.
Sarah-ève Fontaine, photograph­iée par sa mère hier, au lendemain de son opération, demeure encore intu bée. Sur la photo du bas, on voit Sarah-ève à son arrivée à l’hôpital.
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Directeur médical
jean-françois lizé Directeur médical

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