La Mission de l’esprit-saint avare de commentaires
LA Mission de l’espritSaint de Montréal-nord nie en Bloc les Allégations d’exmembres déplorant la piètre condition féminine dans ce groupe religieux.
«Nos femmes sont libres, c’est leur choix», a lancé un des administrateurs du groupe, Daniel Bérubé.
Visiblement indisposé par l’appel du Journal, M. Bérubé a même affirmé qu’il ne connaissait pas plusieurs des membres nommés au cours du bref entretien téléphonique.
« CONSEILS »
Il confirme toutefois que les membres qui ont des problèmes peuvent demander conseil aux dirigeants du groupe, mais il assure que les «jugements» ne sont pas coercitifs, comme l’affirment des ex-membres.
«Si un couple veut un conseil, on va le leur donner, mais la décision, ça revient au couple», affirme-t-il.
M. Bérubé affirme d’ailleurs que des ex-membres qui dénoncent une secte ont souvent «mille choses à dire» contre leur ancien groupe.
«Vous inventez des histoires, a-t-il lancé. Faites des choses importantes, ce serait plaisant. Allez creuser dans les écoles juives. Moi, je suis dans mes souliers, pas dans ceux de tous les gens sur la planète.»
PAS RESPONSABLE
Le président de la Mission de l’esprit-saint a pour sa part affirmé que son groupe religieux ne pouvait être tenu responsable des problèmes allégués par ses exmembres.
«Que ce soit la Mission, les Témoins de Jéhovah ou les catholiques, il peut y avoir des choses qui se produisent, ce n’est pas nécessairement lié à nos enseignements», a commenté Richer Lacroix.
M. Bérubé a renchéri en comparant avec le catholicisme.
«La religion catholique est-elle responsable de ceux qui vont tuer et violer?» a-til lancé avant de raccrocher le téléphone brusquement.
CONTRÔLÉS
Un expert en mouvement sectaire qui connaît bien la Mission de l’esprit-saint se dit peu étonné des témoignages des ex-membres sur la condition féminine peu reluisante, car elle correspond jusqu’à un certain point aux écrits du groupe religieux.
Mais Eugène Bérubé rappelle du même coup que lorsqu’une personne quitte la secte, il est possible que les faits soient amplifiés.
Le directeur général d’info-secte, Mike Kropveld, connaît cette secte qui avait été placée sous les radars pour avoir tenu une école clandestine en 2005.
Il explique que les gourous ont un tel ascendant sur leurs membres qu’il peut être très difficile de quitter le groupe puisque cela revient à couper les liens tissés depuis la naissance.