Sharp peut-il faire la différence?
Que Marc Bergevin et Stan Bowman aient entretenu des discussions au sujet de Patrick Sharp, que les Blackhawks de Chicago vont assurément échanger, ne devrait étonner personne.
Bergevin n’est pas le seul à avoir tâté le terrain du côté de son homologue et ex-collègue de travail avec les champions en titre.
La feuille de route de Sharp est intéressante. Mais, la question demeure: Sharp peut-il encore faire la différence, particulièrement avec une équipe qui a un urgent besoin d’un patineur? Peut-il évoluer au sein du groupe des six meilleurs attaquants de la formation?
C’est un peu la situation qu’on retrouve chez le Canadien, n’est-ce pas?
Pour l’instant, aucune amélioration n’a été apportée au groupe des attaquants. On s’en tient à des projections. On mise sur l’inconnu. Par exemple, Nikita Scherbak peut-il devenir un incontournable au sein des effectifs, un incontournable à partir de septembre prochain?
Qui sait?
BEAU CURRICULUM
Pour l’instant, Sharp possède un curriculum vitæ qui invite à une évaluation particulière. √ Tout d’abord, il a 33 ans. √ Il n’a jamais été un marchand de vitesse, mais c’est un joueur capable de se démarquer et aussi de déborder un défenseur.
√ L’an dernier, il a obtenu 16 buts et 27 assistances pour 43 points en 68 matchs, sa pire saison.
√ Il touche un salaire de 5,9 millions $ par saison pour les deux prochaines années.
√ Sa performance pendant les séries éliminatoires incite à la prudence.
REGARDER DANS SA PROPRE COUR
Les directeurs généraux diront qu’ils doivent avant tout regarder dans leur propre cour avant d’étirer le cou pour voir si le voisin a apporté bien des changements. Les Sabres ne participeront pas aux séries, mais formeront une meilleure équipe. Les Red Wings sont les Red Wings. Les Bruins ont joué à pile ou face, mais seront-ils du rendez-vous printanier? Les Maple Leafs? Quel impact exercera Mike Babcock?
Le Lightning dominera la division atlantique. Les Sénateurs représenteront un point d’interrogation parce qu’ils n’ont apporté aucun changement majeur à leur formation. Enfin, attention aux Panthers de la Floride. Si Roberto Luongo livre la marchandise, ce sera intéressant.
Et le Canadien? Ça demeure une équipe énigmatique. Marc Bergevin a la moutarde qui lui monte au nez quand on «ose» soulever le point que son groupe n’a pas tellement de ressources en attaque et que, par conséquent, il s’en remet à un système défensif. Mais, c’est pourtant le cas.
Pourrait-il en être autrement avec une attaque qui a du mal à donner deux ou trois buts par match à Carey Price?
Voilà pourquoi le dossier Sharp devient un pensez-y-bien.
Va-t-on investir une somme de près de 12 M$ pour les deux prochaines années en misant sur un joueur qui semble avoir perdu de son lustre?
Va-t-on amorcer la saison en conservant le statu quo en attaque?
Ce n’est sûrement pas la meilleure solution et Bergevin le sait.
ENCORE DU TEMPS
Mais, le directeur général a encore du temps. Le marché des joueurs autonomes n’a plus rien de bien intéressant à offrir, mais, habituellement, en septembre, quand les équipes doivent se conformer aux règlements du plafond salarial, il pourrait y avoir des aubaines. Et Sharp pourrait devenir une aubaine.
Il faudra alors que les Blackhawks absorbent une partie du contrat et qu’en retour Stan Bowman ne soit pas trop gourmand sur le prix à payer.