Expansion : la bouée de sauvetage des proprios !
Pour éviter qu’un autre John Spano se faufile parmi les intéressés à obtenir une concession de la Ligue nationale, Gary Bettman a instauré un nouveau système, un nouveau processus de sélection en vue de l’expansion ou encore du transfert d’une concession.
Si vous avez oublié l’histoire de Spano, rapidement, il était supposément un homme riche, habitant le Texas, qui avait réussi à convaincre le commissaire et ses penseurs qu’il était celui qui possédait toutes les ressources financières pour sauver les Islanders de New York de la faillite.
Quelques mois plus tard, alors qu’on l’avait surnommé le «Sauveur de Long Island», il se retrouvait derrière les barreaux pour fraude. Bettman a vécu d’autres expériences similaires avec quelques propriétaires, disparus évidemment du décor de la LNH. Donc, la prudence est de mise.
Ce nouveau processus comporte des conditions importantes. Tout d’abord, il faut un chèque de 10 millions $ et deux millions $ ne seront pas remboursables. Il faut posséder un amphithéâtre répondant aux exigences du hockey professionnel. Et il faut avoir un attrayant modèle d’affaires.
Avant d’annoncer le projet d’expansion, Gary Bettman et son bras droit, Bill Daly, avaient laissé miroiter qu’au moins 15 groupes avaient manifesté un intérêt sérieux pour l’acquisition d’une concession. Deux ont répondu au premier stage du processus, Québecor et un groupe de Las Vegas.
OÙ SONT LES AUTRES ?
On va prolonger le processus jusqu’à la mi-août et les intéressés devront produire des documents financiers démontrant hors de tout doute qu’ils ont les reins solides pour entrer dans le country club des propriétaires de la Ligue nationale. Pour le moment, peuton crier victoire à Québec et à Las Vegas… d’autant plus que toutes les conditions posées par la ligue sont respectées à la lettre?
DES SURPRISES
Attention, il ne faut jamais s’emballer quand on doit composer avec le commissaire. Le monde de Gary Bettman est rempli de surprises. Est-il heureux de la tournure des événements? Non. Perdra-t-il le marché de Seattle? Il tentera par tous les moyens d’implanter une concession dans l’état de Washington. Que fera-t-il avec le dossier des Coyotes de l’arizona? Il va chercher à garder le statu quo d’autant plus que les propriétaires, qui ont fait l’achat de la concession en s’endettant jusqu’au cou, pourront obtenir près de 30 M$ à la suite de l’élargissement des cadres.
A-t-il l’intention de véhiculer deux dossiers en parallèle, celui de l’expan- sion et celui d’un ou de transferts de concession? Le commissaire est rusé, s’il y a des possibilités d’augmenter les revenus des propriétaires, il le fera. Cependant, il est réticent à discuter du dossier des Panthers de la Floride parce que, dit-il, Jeff Winnik a fait un travail colossal pour relancer la concession du Lightning de Tampa Bay. Pourquoi la famille Viola n’en fera pas autant avec les Panthers?
Il y a cependant une certitude: Québec et Las Vegas ont fait un pas important vers l’obtention d’une concession. Elles ont devancé la concurrence, du moins, les deux villes ont quitté les blocs de départ au bon moment.
LA BAISSE DU DOLLAR
Par contre, on ne peut pas écarter la baisse du dollar canadien qui n’est pas sans inquiéter Bettman et son groupe. On doit sûrement aborder le sujet en posant la question: Devrait-on implanter une autre concession au Canada dans de telles conditions? Par ailleurs, il faut toujours garder en perspective qu’il n’y a pas de date limite pour l’élargissement des cadres. La Ligue nationale pourrait toujours planifier une ou deux expansions de deux équipes, qui sait? Mais les propriétaires veulent des dollars et l’expansion et le transfert de concession sont les seuls moyens d’augmenter les revenus sans partager avec l’association des joueurs.