« Je veux avoir l’heure juste »
Véronique Lalande réclame des analyses plus poussées sur les contaminants dans l’air de Limoilou
Sceptique et déçue des conclusions «biaisées» d’un rapport de la Santé publique qui minimise les risques liés à la poussière de nickel, Véronique Lalande veut avoir l’heure juste sur l’ensemble des contaminants dans l’air de Limoilou.
«Avec la santé publique, c’est déception après déception, alors je ne suis pas étonnée», a confié l’instigatrice du groupe citoyen Vigilance Port de Québec, réagissant hier à la une du Journal qui a obtenu une version confidentielle préliminaire d’un rapport qui sera rendu public en août.
Rappelons que le directeur de la santé publique (DSP) de la Capitale-nationale conclut que le risque de cancer lié à la présence de «faibles doses» de nickel en provenance du Port de Québec dans Limoilou est «négligeable» et que le risque de maladies chroniques est «acceptable». En revanche, il reconnaît que le nickel peut présenter un risque de pathologies aller-giques.
«Les citoyens ne sont pas préoccupés par les risques de cancer, mais par les problèmes qu’on vit maintenant. Ma petite fille, elle a les yeux rouges, puis quand on part au chalet la fin de semaine, elle n’a plus les yeux rouges. Mais ça, pour la santé publique, c’est des “désagréments”, ce n’est pas un impact à la santé», martèle Mme Lalande. Elle pourfend l’attitude de «fermeture» de la Santé publique qui ne consulte pas les citoyens.
UNE ÉTUDE AU PLUS VITE
À l’instar du NPD, qui presse le DSP de s’intéresser à «l’ensemble des particules en suspension dans l’air de Limoilou», Mme Lalande s’inquiète au plus haut point des autres polluants qu’elle inhale au quotidien. Le nickel, admet-elle, représente une inf i me partie du problème chronique de poussière. Voilà au moins un point sur lequel elle s’entend avec le DSP.
Dans son rapport, le DSP s’est dit surtout préoccupé par la présence de «toute une gamme de polluants présents dans l’air» de Limoilou, provenant de sources diversifiées (incinérateur, transport, procédés industriels, chauffage au bois, etc.) et recommande de mener une nouvelle étude pour avoir un portrait global.
«Ça fait trois ans qu’on les presse et on est encore au stade d’une étude», s’impatiente Mme Lalande.
«Je vous accorde que c’est long, mais c’est un travail de longue haleine aussi», a réagi Annie Ouellet au CIUSSS (Centre intégré universitaire de santé et services sociaux). «Le but, ce n’est pas de faire une chasse aux sorcières. Il faut qu’on aille chercher des données, et qu’on soit le plus clair possible et factuel.»