«Prêt» à affronter Guy Turcotte
Le procureur n’a jamais perdu une cause de meurtre devant jury
Surnommé «Monsieur 25» parce qu’il n’a jamais perdu une cause de meurtre devant jury, le procureur de la Couronne René Verret se dit «prêt» à affronter la «pression sociale» entourant le nouveau procès de Guy Turcotte, qu’il compte bien faire condamner.
Arrivé au bureau de Québec en 1988, Me René Verret a plus d’une vingtaine de procès devant jury à son actif, dont plus de la moitié pour des causes de meurtre. Ces dernières se sont toutes soldées par un verdict de culpabilité et un emprisonnement à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle avant 25 ans pour l’accusé. D’où le sobriquet de «Monsieur 25» dont est affublé Me Verret dans les corridors du palais de justice de la capitale.
Porte-parole pour le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) depuis octobre 2011, le procureur refuse de commenter ses faits d’armes. La modestie l’emporte chez celui qui, encore aujourd’hui, forme les jeunes de la Couronne sur la manière de se comporter lors de procès devant jury.
TURCOTTE
Il a été affecté au dossier Turcotte en 2013, alors que la Cour d’appel cassait le verdict de non-responsabilité criminelle rendu à l’endroit de l’ex-cardiologue, aujourd’hui âgé de 43 ans. Me Verret s’exposait alors à un nouvel affrontement contre un collègue de longue date, Me Pierre Poupart, et son frère Guy, qui reprennent l’affaire ( voir autre texte).
«C’est un dossier important, bien sûr. Audelà de l’aspect médiatique, c’est un dossier qui est connu d’à peu près tout le monde au Québec. Je ne me souviens pas d’un dossier qui a eu autant d’intérêt dans la population. C’est incroyable de voir qu’à peu près n’importe qui connaît cette affaire-là», lance le procureur, rencontré à son bureau du DPCP.
PARTENAIRE
La meilleure façon d’envisager un tel procès et la pression sociale qui l’accompagne réside, selon lui, dans la préparation. Il a, entre autres, pris connaissance des 7000 pages des notes sténographiques tirées du premier procès, en plus d’écouter l’ensemble des témoignages.
Pour la première fois de sa carrière, Me Verret travaille avec une partenaire, Me Maria Albanese, de Laval, qui a notamment oeuvré dans le dossier d’adèle Sorella. Représentée par les frères Poupart, la femme du défunt mafieux Giuseppe De Vito avait été reconnue coupable des meurtres prémédités de ses deux filles en 2013.
Discret, René Verret n’est pas à l’aise de parler davantage du procès. Chose certaine, il se dit «prêt». Le procureur souhaite d’ailleurs que le cas Turcotte, bien qu’il s’annonce marquant, ne soit pas le dernier de sa carrière. «Je l’espère de tout coeur», conclut celui qui soulignera ses 30 ans à la Couronne en octobre.