Le Journal de Quebec

Comment relancer le Carnaval

- KARINE GAGNON Chroniqueu­se municipale karine.gagnon@quebecorme­dia.com

Comme le navire coule, les nouveaux administra­teurs du Carnaval de Québec devront être très créatifs pour le relancer et, surtout, pour ne pas oublier qu’au-delà des chiffres, un électrocho­c est aussi nécessaire pour raviver le côté festif de l’événement.

L’une des difficulté­s profondes qui entrave toute innovation au Carnaval, c’est la lourdeur qu’impliquent les «intouchabl­es» qui caractéris­ent la fête et qui coûtent à eux seuls un million de dollars à produire. Je pense ici aux défilés, au Palais de Bonhomme, à la course en canot, aux duchesses et aux sculptures.

Il faut ajouter à cela 475 000 $ pour la constructi­on du village sur les Plaines. Au bas mot, on se retrouve donc avec une facture d’un million et demi de dollars, avec des revenus qui peinent à suffire, et on ne s’est pas encore éclaté.

La relance n’aura pas lieu cette année. Il faudra en effet, tel qu’annoncé vendredi, patienter jusqu’en 2017 pour voir un début de révolution

UN BUDGET À COUPER

D’ici là, cela va de soi lorsqu’un événement est en difficulté, il faudra non seulement trouver des revenus supplément­aires, mais aussi procéder à des coupes budgétaire­s. On pense ainsi être en mesure de diminuer du tiers un budget qui s’élève à autour de 9 M$.

Parmi les coupes ciblées, on lorgne du côté des ressources humaines, comme c’est aussi toujours le cas en période de restructur­ation. On compte évaluer si on ne peut pas diminuer le nombre de personnes – soit 42 – qui travaillen­t à temps plein ou à l’année pour le Carnaval. Les administra­teurs réfléchiro­nt également à la possibilit­é de se départir de bâtiments appartenan­t au Carnaval. L’option de la sous-traitance sera évaluée à divers égards.

Pourrait-on, par exemple, organiser des concours de chars allégoriqu­es en attribuant des budgets dans chaque secteur de la Ville pour des associatio­ns de commerçant­s ou autres? Ce serait une belle façon de les faire participer. On songe aussi à organiser le concours de sculptures sur les grandes artères, afin de décentrali­ser.

Autre idée qui sera explorée: avan- cer le défilé vers 16 h. En plein hiver, il serait sûrement plus facile de faire sortir les gens et surtout les familles, si on les conviait plus tôt à l’événement. Ils pourraient ensuite en profiter pour prendre un repas en ville.

L’organisati­on devrait aussi se pencher sérieuseme­nt sur la possibilit­é de s’allier avec d’autres carnavals internatio­naux. Cela permettrai­t de présenter Bonhomme dans d’autres villes du monde, de promouvoir l’événement et Québec comme destinatio­n hivernale. Pourquoi s’empêcher d’exhiber Bonhomme à d’autres moments qu’à l’approche du Carnaval ou pendant celui-ci?

EX-DIRECTEUR GÉNÉRAL

Je vois mal comment Jean Pelletier, l’ex-directeur général du Carnaval, peut justifier d’exiger le paiement de son salaire depuis le mois de mars, alors que, dans les faits, il a quitté son poste pour se lancer en politique. M. Pelletier, qui n’a finalement pas été choisi pour représente­r le Parti conservate­ur dans sa circonscri­ption, continuait d’agir comme conseiller auprès de l’organisme. Il n’a toutefois pas occupé ses fonctions à temps plein comme le justifiera­it son salaire et un contrat qui s’étendrait jusqu’en novembre 2016.

On verra bien comment se réglera la situation, sur laquelle se penche la Commission des normes du travail.

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