Le Journal de Quebec

L’horreur de la guerre vue par un Québécois

« Wali » s’est joint aux forces kurdes pour combattre L’EI

-

AGENCE QMI | Un ex-militaire québécois des Forces canadienne­s est aux côtés des Kurdes en Irak afin de lutter contre le groupe État islamique et surtout témoigner, caméra à l’épaule, de la triste réalité des Irakiens qui doivent fuir la terreur et leur pays.

«Les réfugiés, ici, ce n’est pas une statistiqu­e, c’est une chose que je vois pratiqueme­nt chaque jour. De petits enfants qui n’ont plus de village, des parents qui fuient leur village en feu. Ça brise le coeur», a dit celui qui se fait appeler «Wali» en entrevue par Skype.

Vêtu d’une chemise kaki et coiffé d’un keffieh, il refuse de dévoiler sa véritable identité et de dire dans quelle ville irakienne il se trouve, parce qu’il affirme que le groupe État islamique est «prêt à payer 150 000 $ par tête pour chaque combattant étranger».

Cet ancien tireur d’élite explique qu’il s’est d’abord rendu de son propre chef en Syrie afin de contrer le groupe État islamique. Toutefois, les choses ne se sont pas passées comme il le croyait, et il a plié bagage en direction de l’irak pour tourner son documentai­re.

Pillage, expulsions, menaces, commerce des femmes, meurtres, l’ex-militaire québécois veut montrer ce qui se passe dans les villages tombés aux mains du groupe État islamique, et surtout le sort des hommes, femmes et enfants qui n’ont plus ni village ni pays. Sur le front, il s’est fait tirer dessus. «J’ai eu le choix entre répliquer et filmer, at-il dit. J’ai une arme dans une main et une caméra dans l’autre. Mais mon arme principale, c’est la caméra. C’est plus important que je filme […], donc j’ai filmé.»

Il affirme que le groupe État islamique est très affaibli par les frappes aériennes de la Coalition internatio­nale. «Chaque jour, il y a des bombardeme­nts. L’aviation est très efficace.» Avec des troupes au sol, Wali soutient que les islamistes radicaux seraient battus en un mois dans son secteur.

LA RÉPUTATION DU CANADA

Cet ancien soldat québécois déplore que la réputation du Canada comme terre d’accueil ait été entachée par la mort, sur une plage turque, du petit garçon syrien dont l’oncle avait tenté sans succès de venir au pays.

«C’est désolant de voir que les Kurdes pensent que le Canada n’aime pas les réfugiés. C’est l’image que ça projette, à tort ou à raison», a-t-il affirmé en entrevue.

Même si le Canada a mauvaise réputation en Irak en termes d’accueil, Wali soutient qu’ils sont nombreux à vouloir vivre au Canada. «Il n’y a pas une journée qui passe sans qu’un Kurde me demande comment se rendre au Canada en tant que réfugié. Ils sont prêts à mentir s’il le faut. Ils veulent tous venir.» – Avec la collaborat­ion

de Denis Therriault

 ??  ?? «Wali», comme il se fait appeler, apparaît sur cette photo habillé de vêtements kaki et d’un keffieh. Il veut montrer, dans un documentai­re, les horreurs que vivent les population­s du Moyen-orient terrorisée­s par l’état islamique.
«Wali», comme il se fait appeler, apparaît sur cette photo habillé de vêtements kaki et d’un keffieh. Il veut montrer, dans un documentai­re, les horreurs que vivent les population­s du Moyen-orient terrorisée­s par l’état islamique.

Newspapers in French

Newspapers from Canada