Une allure plus costaude
Le travail des designers, qui remanient les formes des carrosseries, peut parfois transformer radicalement l’allure d’un véhicule. L’exemple du nouveau Hyundai Tucson l’illustre bien.
Depuis peu, les premiers exemplaires du Hyundai Tucson 2016 sont arrivés chez les concessionnaires de la marque. Il s’agit de la troisième génération d’un utilitaire compact qui gagnera sans doute beaucoup en popularité grâce à des formes très différentes de celles de son prédécesseur.
Cette nouvelle carrosserie habille un châssis dont l’architecture a évolué. Mais il y a plus. Comme le veut la nouvelle tendance du marché, la dotation de ce véhicule s’enrichit de divers dispositifs sophistiqués d’aide à la conduite. De plus, son comportement routier a été raffiné. Enfin, le constructeur a simplifié les combinaisons des moteurs et des boîtes de vitesses, en plus d’adopter un nouveau groupe motopropulseur plus performant à divers égards.
Fabriqué à l’usine de Hyundai d’ulsan, en Corée du Sud, le Tucson 2016 adopte des formes costaudes (le constructeur préfère dire athlétiques) qui donnent l’illusion que le véhicule est plus volumineux. La comparaison des dimensions de l’ancien et du nouveau modèle montre toutefois qu’ils ne sont pas si différents. L’empattement du nouveau châssis n’augmente que de 30 mm, alors que la longueur et la largeur de la carrosserie s’accroissent de 75 et 30 mm respectivement. La carrosserie est même 5 mm plus basse.
FINITION SOIGNÉE
Le travail visiblement réussi des designers fait qu’on n’associe pas spontanément le Tucson 2016 au modèle qu’il remplace. Et c’est, entre autres, à cause de sa partie frontale dominée par une calandre hexagonale massive reliée par des phares qui s’étirent sur les ailes et pour lesquels les antibrouillards (désormais de série) jouent un rôle de contrepoint. Le constructeur a aussi doté le Tucson Ultimate, sa version la plus chère, de phares à diodes électroluminescentes (DEL) pour souligner un statut haut de gamme.
Par ailleurs, en repoussant les piliers A vers l’arrière, les designers ont détaché le pare-brise du long capot pour épurer l’avant du véhicule, alors que les passages de roue, désormais rehaussés de moulures noires, se lient aux bas de caisse pour dynamiser les flancs.
La carrosserie habille un châssis dont la rigidité structurelle aurait aug- menté de 48 % grâce à un usage accru d’acier à haute résistance. À cela s’ajoute une meilleure isolation phonique appliquée à la base des piliers A, B et C, qui protège les occupants des vibrations parasites provenant de la chaussée. Des tapis antibruit de haute densité couvrent aussi le centre et l’arrière du plancher pour limiter l’intrusion sonore. Bref, les occupants du nouveau Tucson jouiront d’une quiétude accrue en roulant.
Les designers responsables de l’habitacle avaient pour but d’impressionner les occupants du véhicule en créant un espace généreux – pour un véhicule de cette taille – et en portant une grande attention aux détails. Ils ont réalisé un tableau de bord élégant doté d’une instrumentation facile à employer. De plus, pour l’habiller, ainsi que le reste de l’intérieur, ils ont adopté de nouveaux matériaux doux au toucher qui créent une ambiance raffinée. Le Tucson Limited 4RM dont nous avons fait l’essai me donnait l’impression d’arborer l’écusson d’une marque de prestige. J’ai aussi beaucoup aimé l’interface Bluetooth qui facilite le branchement d’un téléphone cellulaire au système multimédia embarqué.
Les sièges avant chauffants sont désormais de série et seul le Tucson de base n’a pas de banquette arrière chauffante. Trois teintes sont proposées pour les sièges: Noir océan, Beige moyen et Gris mouette, ces deux dernières étant offertes avec une finition deux tons pour la partie inférieure du tableau de bord, qui reprend la couleur des sièges.
Sans offrir autant d’espace qu’un Toyota RAV4 ou un Subaru Forester, le coffre modulable du nouveau Tucson est tout de même plus volumineux que celui de son prédécesseur. Son volume utile varie de 877 à 1754 litres, selon l’usage que l’on fait de la banquette arrière et de ses dossiers 60/40 (de série), ce qui représente un gain de volume utile de 11 à 15 %.
DOTATION PLUS RAFFINÉE
Comme nous l’écrivions plus haut, le nouveau Tucson dispose d’une panoplie d’équipements d’aide à la conduite contribuant à accroître la sécurité passive et active. Tous les modèles 2016 disposent donc d’une caméra arrière devant faciliter les manoeuvres de stationnement; un bienfait qui compense la piètre visibilité arrière de ce véhicule. De plus, toutes les versions, sauf la version de base, ont un dispositif de détection d’obstacles dans les angles morts avec aide au changement de voie et alerte de circulation transversale arrière. Le Tucson Ultimate, enfin, a l’exclusivité d’un système d’avertissement de franchissement de voie et d’un système de freinage autonome d’urgence avec capacité de détection des piétons. Un privilège réservé aux acheteurs qui choisissent la version la plus chère.
Hyundai propose deux groupes motopropulseurs pour cet utilitaire. Le moteur de base demeure le quatrecylindres «Nu» (13e lettre de l’alphabet grec) de 2 litres qui servait au Tucson 2015. Ses cotes de puissance
et de couple restent inchangées et il est offert pour des Tucson à deux ou quatre roues motrices, mais seulement avec la boîte automatique Shiftronic à six rapports (avec mode manuel). Hyundai ne propose plus de boîte manuelle pour le Tucson.
Pour les versions les plus cossues, Hyundai a remplacé le quatre-cylindres Theta II atmosphérique de 2,4 litres par un nouveau moteur Gamma à turbocompresseur. Ce moteur de 1,6 litre développe 175 chevaux et livre ses 195 lb-pi de couple sur une large plage de régimes, de 1500 à 4500 tr/min. Ce moteur est nettement plus vif que celui qu’il remplace, surtout à bas et moyen régimes, et ce, malgré le fait qu’il soit jumelé d’office à une transmission intégrale. De plus, ce moteur suralimenté se contente de peu de carburant (régulier), comme en témoigne la moyenne de 9,2 litres aux 100 km annoncée par le constructeur, une cote que nous avons réussi à égaler durant notre période d’essai.
La puissance de ce moteur turbo parvient aux quatre roues motrices par l’intermédiaire d’une nouvelle boîte de vitesses automatique Ecoshift à sept rapports avec double embrayage, une première dans ce créneau. Elle procure des changements de rapports rapides qui contribuent à la fougue des accélérations et des reprises. Cependant, le double embrayage rend les changements de rapports beaucoup plus perceptibles, ce qui irrite certains automobilistes. C’est le compromis qu’impose ce dispositif qui permet, en revanche, de diminuer la consommation de carburant d’environ 10 % par rapport aux versions 2015 à quatre roues motrices munies du quatre-cylindres de 2,4 litres. Un compromis qui vaut son pesant d’or noir!