Le Journal de Quebec

Madonna toujours rebelle

- Marc-andré Lemieux l Malemieuxj­dm

Madonna ne fait jamais les choses à moitié. Elle nous l’a prouvé encore une fois hier soir en exorcisant son passé de bonne jeune fille catholique sous les projecteur­s de Centre Bell, où elle donnait le coup d’envoi du Rebel Heart Tour.

Alternant entre des tableaux à grand (très grand) déploiemen­t et des numéros plus intimistes, cette nouvelle tournée s’inscrit dans la lignée des précédente­s séries de concerts de Madonna. La chanteuse joue encore les provocante­s, mais elle le fait avec un brin d’ironie… et beaucoup, beaucoup d’artifices.

UNE ENTRÉE SPECTACULA­IRE

Fidèle à ses habitudes, Madonna a vraiment mis le paquet en ouverture. Après une vidéo d’ouverture mettant en vedette le boxeur Mike Tyson, la star est descendue sur scène dans une cage, attendue par une armée de guerriers. Dans un décor de croisades teinté de rouge, la chanteuse, telle une Jeanne D’arc des temps modernes, s’est battue avec ses danseurs pendant qu’iconic résonnait dans les haut-parleurs. Toujours en cinquième vitesse, elle a poursuivi avec une Bitch I’m Madonna à saveur japonaise, avant d’enchaîner, guitare en main, avec un premier vieux succès, Burning Up, datant de 1983.

Après avoir marié religion et sexe (son thème favori) sur Holy Water, la chanteuse, aidée de pistes vocales préenregis­trées, a poursuivi avec Devil Pray, entonnée les mains liées. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué?

Un mot sur la scène: dotée d’une passerelle en forme de croix et coiffée d’un coeur qui fait presque toute la longueur du parterre, elle étourdissa­it avec ses écrans géants aux couleurs plus que vibrantes.

Madonna est apparue beaucoup plus détendue – et plus accessible – dans le second droit du spectacle, entamé avec la douce Body Shop. C’est toutefois avec une True Blue au ukulélé que toutes les barrières sont tombées. «Vous passez un bon moment? C’est bon d’être de retour à Montréal. Vous savez que j’ai du sang canadien-français, n’est-ce pas?» a déclaré la légende vivante, le sourire aux lèvres.

Dotée d’un emballage scénique moins pesant, cette deuxième partie nous a offert plusieurs vieux succès, comme Love Don’t Live Here Anymore (1984), Deeper and Depper (1992) et Like A Virgin (1984), interprété­e avec candeur. La chanteuse de 57 ans s’amusait comme une gamine, seule sur scène, montrant au passage qu’elle est encore capable de faire lever un amphithéât­re avec des mouvements de danse explosifs.

TUBES REVISITÉS

Madonna aime bien transforme­r ses hits en spectacles. Parfois ça fonctionne ( Music de style gangster/cabaret des années 20), mais parfois, ça échoue. Le pot-pourri à saveur latine regroupant de courts extraits de Dress You Up, Into the Groove Everybody et Lucky Star a franchemen­t raté la cible. On aurait dit qu’elle voulait se débarrasse­r du plus grand nombre de tubes en quelques minutes. Heureuseme­nt qu’une sensible Who’s That Girl acoustique est venue sauver les meubles.

L’étoile a étonné beaucoup de monde dans le dernier droit du concert, en reprenant La Vie en rose d’édith Piaf, un morceau ovationné avec force par les milliers de spectateur­s présents. Music a aussi fait mouche, tout comme Unapologet­ic Bitch et Material Girl. Au moment de mettre sous presse, on attendait encore Holiday, réservée pour la finale. Madonna remet ça ce soir au Centre Bell. Elle sera au Centre Vidéotron de Québec le 21 septembre.

 ??  ??
 ??  ?? Habillée de rouge, Madonna a combattu une armée de guerriers dès son arrivée sur scène.
Habillée de rouge, Madonna a combattu une armée de guerriers dès son arrivée sur scène.

Newspapers in French

Newspapers from Canada