Le Journal de Quebec

Un chimiste « très débrouilla­rd »

- NICOLAS SAILLANT

Un professeur de l’université Laval qui a embauché l’accusé pour ses talents de chimiste dans les années 2000 se dit surpris de l’arrestatio­n de Daniel Cozak tout en reconnaiss­ant les qualités du docteur qu’il qualifie de «très débrouilla­rd».

Ayant côtoyé Daniel Cozak profession­nellement dans le cadre d’un projet bien spécifique, le professeur Alain Curodeau de l’université Laval était «étonné» des accusation­s qui pesaient contre le docteur lorsque joint par Le Journal. «C’était un chimiste à tout faire, mais je ne me serais pas attendu à ça de lui, je n’aurais pas pensé», a réagi à chaud le professeur.

M. Curodeau avait sollicité Cozak afin de trouver une façon de coller de l’aluminium sur du polymère. «Il avait développé ça pour nous autres, c’était un gars très débrouilla­rd, se rappelle le professeur. Il trouvait des recettes et il les faisait.» Pourtant, rien ne laissait croire au professeur que l’ancien chargé de cours à l’université pouvait utiliser son talent à mauvais escient.

«C’était un gars sérieux, ça m’étonne. Il était sur le bord de la retraite et il avait un bon salaire ici, je ne comprends pas pourquoi il s’est ramassé dans ça, c’est un méchant risque», a-t-il réagi.

NOUVELLE RÉSIDENCE RECULÉE

À Lac-baker, le seul voisin de la résidence achetée par le sexagénair­e en mai ne se disait toutefois pas surpris de la perquisiti­on survenue hier, refusant d’en dire plus. «Dans la vie, on doit se mêler de nos affaires», a simplement dit Laurent Bonenfant.

L’ex-professeur avait acheté la résidence isolée pour une bouchée de pain et fait installer une barrière de sécurité à l’entrée, ce qui avait intrigué le voisinage. «Ça ne se fait pas vraiment en campagne», a souligné l’un d’eux.

Peu de va-et-vient avait été observé sur le chemin Soucy à deux kilomètres de la frontière québécoise au Nouveau-Brunswick.

Au village, où la perquisiti­on était le sujet de conversati­ons, hier, peu de gens avaient vu le chimiste depuis son arrivée en mai.

VOISINS TRANQUILLE­S

Les voisins de la famille à Sainte-catherine étaient aussi étonnés par l’annonce des arrestatio­ns.

«C’est une famille calme, de bons voisins. Ça m’étonne beaucoup, a raconté une voisine de la rue Louis-jolliet, qui a préféré taire son identité. «Souvent, ils étaient partis longtemps», a-t-elle remarqué.

Même son de cloche chez un autre voisin. «Ici, c’est un quartier tranquille. Je n’aurais jamais pensé», a témoigné Charles Patoine.

— Avec la collaborat­ion de Kathleen Frenette, Sophie Côté et Stéphanie Gendron, collaborat­ion spéciale

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