Labo digne de breaking Bad démantelé
Un ex-prof de chimie de l’université Laval arrêté au Nouveau-Brunswick
Une opération policière a pris des airs de Breaking Bad lorsqu’un ancien professeur de chimie de l’université Laval de 66 ans a été arrêté dans l’un des laboratoires d’ecstasy les plus «sophistiqués jamais découverts au Nouveau-brunswick».
La Sûreté du Québec (SQ) et la GRC ont déployé une opération d’envergure au Québec et au Nouveau-brunswick afin de démanteler deux laboratoires clandestins qui avaient la capacité de produire jusqu’à 1,5 million de comprimés par semaine. Quatre membres d’une même famille ont été arrêtés.
Daniel Cozak, 66 ans, qui détient un doctorat en chimie, et son fils Charles Cozak, 24 ans — qui a déjà été condamné en matière de stupéfiants — ont été arrêtés dans une résidence de Lac-baker, au Nouveau-brunswick. C’est à cet endroit que se trouvait un des plus «grands» laboratoires découverts dans la province.
DU TRAVAIL DE PROFESSIONNELS
«Il semble avoir été construit par des professionnels, donc des personnes qui ont de très bonnes connaissances de la chimie», précise Julie Rogers-marsh, porte-parole de la GRC. Les autorités ont toutefois été en mesure d’intervenir avant même que la drogue ne se retrouve sur le marché. «C’était un laboratoire actif, mais aucun produit n’a été vendu ou distribué», poursuit-elle.
L’autre fils du sexagénaire, Samuel Cozak, 26 ans, qui venait tout juste de faire son entrée à l’école du Barreau, a aussi été arrêté, cette fois à Sainte-catherine-de-la-jacques-cartier. La mère des enfants, une femme de 55 ans, a aussi été interceptée au domicile familial sur la rue Louis-jolliet à Sainte-catherine. Elle a toutefois été relâchée.
Daniel et Charles Cozak ont comparu hier à la cour provinciale de Grand-sault, au Nouveau-Brunswick. Ils devraient être rapatriés à Québec aujourd’hui. Samuel Cozak a quant à lui été mené devant un juge du palais de justice de Québec. Le jeune homme s’est présenté avec nonchalance dans la boîte des accusés.
PERQUISITIONS
Les trois hommes font face à des accusations de production de stupéfiants, possession en vue de trafic et complot. Ils sont demeurés détenus.
Un second laboratoire a été démantelé à Saint-camille-de-lellis, dans Chaudière-appalaches. D’autres frappes sont survenues à Québec et Lévis, selon la SQ. Les policiers ont saisi des documents, de l’équipement et des produits chimiques liés à la production d’ecstasy, selon la GRC.
Ces interventions sont le résultat d’une enquête sur la production de méthylènedioxyamphétamine, une drogue synthétique aussi connue sous les noms de MDA et d’ecstasy, lancée en octobre 2014. L’enquête se poursuit et d’autres accusations pourraient être déposées.