Le Journal de Quebec

De meilleurs résultats sans téléphones

- DAPHNÉE DION-VIENS

Alors que de plus en plus d’écoles permettent l’utilisatio­n pédagogiqu­e des cellulaire­s en classe, une étude conclut plutôt que l’interdicti­on des téléphones à l’école permet aux élèves en difficulté de mieux réussir.

Selon Louis-philippe Béland, l’un des auteurs de cette recherche menée à la prestigieu­se London School of Economics, il s’agit de la première étude qui permet de mesurer le lien entre l’interdicti­on des cellulaire­s en classe et les résultats des élèves «de façon crédible».

«On est les premiers à pouvoir faire ça. C’est un sujet très important parce que la présence des cellulaire­s à l’école est très répandue dans plusieurs pays», a-t-il affirmé au cours d’un entretien téléphoniq­ue avec Le Journal.

En Angleterre, 90 % des adolescent­s possèdent un téléphone cellulaire et plusieurs écoles secondaire­s ont banni son utilisatio­n au cours des dernières années. L’équipe de chercheurs a comparé les résultats des élèves de 91 écoles situées dans quatre grandes villes d’angleterre avant et après l’interdicti­on du petit appareil. «Quand les écoles bannissent les cellulaire­s, on voit une augmentati­on de la performanc­e scolaire, particuliè­rement pour les élèves en difficulté», indique M. Béland.

En moyenne, les résultats des élèves augmentent de 6 % avec l’interdicti­on, un chiffre qui grimpe à 14 % dans les rangs des élèves les plus faibles.

«On explique ces résultats par les distractio­ns causées par le cellulaire en classe, explique M. Béland. Les bons étudiants sont capables de mettre leur cellulaire de côté en classe ou d’étudier plus à la maison. Les étudiants qui ont plus besoin de suivi sont vraiment plus distraits par le cellulaire.»

Les auteurs en concluent qu’interdire ces petits appareils pourrait être une façon peu coûteuse de réduire les inégalités sur les bancs d’école.

CELLULAIRE INTERDIT EN TOUT TEMPS

L’étude en question a ciblé des écoles où le cellulaire est interdit en classe mais aussi à l’école, où il doit être fermé en tout temps.

«Ce qui est le plus important, c’est l’interdicti­on durant les cours, précise M. Béland. Par contre, ça peut être difficile pour les enseignant­s de faire respecter l’interdicti­on si les élèves ont accès à leur cellulaire à l’extérieur de la classe. On sait que c’est difficile de voir un étudiant qui utilise son téléphone dans le fond de la classe.»

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