Ouverts au cellulaire à l’école
Des directeurs d’école favorables à l’utilisation du téléphone portable en classe à des fins pédagogiques
Pour la première fois, un sondage révèle que des directeurs d’école sont d’accord avec l’utilisation pédagogique des cellulaires en classe, même au primaire.
C’est ce qu’on apprend grâce à un sondage réalisé par l’association québécoise du personnel de direction des écoles (AQPDE), dont Le Journal a obtenu les résultats.
Environ 70 directeurs ont répondu à ce coup de sonde, sur un total de 430 membres. Parmi ceux qui dirigent une école primaire, 39 % croient que le cellulaire devrait être utilisé en classe à des fins pédagogiques, une proportion qui grimpe à 59 % au secondaire.
UN CELLULAIRE POUR APPRENDRE
À L’AQPDE, on ne s’étonne pas de ces résultats. Il ne s’agit pas de permettre aux élèves de texter en classe, mais plutôt d’utiliser le cellulaire comme une tablette, pour apprendre, précise sa présidente, Danielle Boucher.
«Je pense qu’on est rendu là. De plus en plus d’enseignants sont ouverts à le faire aussi», ajoute-t-elle.
Même si des directions d’écoles primaires se disent d’accord avec l’utilisation du cellulaire en classe, les enseignants du primaire qui l’utilisent réellement sont rares, a constaté Le Journal. Le phénomène est plus répandu au secondaire (voir autre texte).
ASSOUPLISSEMENT
D’ailleurs, plusieurs écoles secondaires ont assoupli cette année leur règlement pour permettre l’utilisation du cellulaire pendant les cours, comme la Polyvalente de L’ancienne-lorette, dans la région de Québec.
«Les directions d’école s’adaptent, il y a un assouplissement de leur part», explique le porte-parole de la Commission scolaire des Découvreurs, Alain Vézina.
À l’école secondaire Marie-rivier à Drummondville, le règlement a été modifié cette année pour permettre à chaque enseignant de baliser l’utilisation des appareils électroniques dans sa classe. «Plutôt que de résister au mouvement, on a décidé d’éduquer», explique la directrice adjointe, Patricia Eustache.
Les profs qui acceptent que leurs élèves utilisent leur cellulaire pour naviguer sur internet en profitent pour discuter de l’utilisation responsable des technologies, indique-t-elle.
Le cellulaire est toutefois loin d’être un «incontournable», il est plutôt considéré comme un autre outil qui s’ajoute à la tablette et à l’ordinateur, précise Mme Eustache.