Une réflexion surprenante, selon Claude Béland
La remise en question du système de ristournes aux membres des caisses populaires surprend l’ancien président du Mouvement Desjardins, Claude Béland.
«C’est très difficile à comprendre ce qui passe actuellement chez Desjardins. Il y a beaucoup de contradictions. On va peut-être apprendre des choses», a-t-il formulé hier lors d’un entretien.
Comme Le Journal le rapportait hier, le Mouvement Desjardins remet en question le populaire versement annuel de ristournes à ses membres.
Au prochain congrès d’orientation qui aura lieu le 19 septembre à Montréal, les délégués des caisses auront à se prononcer sur une réforme majeure des politiques de ristournes, indique un document interne obtenu par Le Journal.
Selon M. Béland, cette «surprenante réflexion» survient alors que Desjardins se vante d’être l’une des institutions financières les plus solides au monde.
«Et, en même temps, elle dit avoir besoin d’argent pour ses réserves. Il ya là deux messages contradictoires envoyés aux membres», fait valoir celui qui a présidé pendant 10 ans les destinées du Mouvement Desjardins.
L’an dernier, les caisses ont versé 217 millions $ en ristournes à leurs membres, soit 14 % des excédents nets du Mouvement (1,6 milliard $).
Un montant trois fois moindre qu’en 2007 alors que 592 millions $ (54 % des excédents nets) avaient été offerts.
Chez Desjardins, chaque membre encaisse une ristourne moyenne d’environ 79 $ par année.
Sentiment d’appartenance
D’après M. Béland, les ristournes offertes aux membres font partie de L’ADN des caisses populaires afin de développer un sentiment d’appartenance dans leur communauté.
«Sans ristournes, disons que cela ressemble de plus en plus aux banques qui, elles, cependant, distribuent encore et toujours de généreux dividendes à leurs actionnaires», a-t-il précisé.
Le Mouvement Desjardins soutient que plusieurs coopératives de services financiers dans le monde ne versent aucune ristourne à leurs membres.
«Il ne s’agit pas de couper pour couper. Mais bien de réinvestir les excédents dans le réseau, et ce, à des coûts moins élevés», a souligné le porte-parole de Desjardins, André Chapleau.
Le versement d’une partie des excédents en réserves plutôt qu’en ristournes serait la façon la moins coûteuse pour Desjardins d’augmenter la capitalisation des caisses.