Desjardins : un idéal déchu ?
Depuis 2007, les ristournes retournées par Desjardins avaient diminué substantiellement. Elles avaient fondu de plus de la moitié. Aujourd’hui, Desjardins change de catégorie parmi les institutions financières et doit augmenter son capital.
L’abolition des ristournes semble la solution la plus simple. Ses dirigeants présentent cela comme un simple ajustement technique. Mais nous savons bien que ce n’est pas le cas. On parle de l’âme du Mouvement Desjardins.
Un peu d’histoire nous aidera à comprendre. Le Mouvement Desjardins, avant d’être une institution financière, est un idéal venu des années de misère québécoise. On l’a oublié, mais, il y a quelques décennies à peine, nous vivions encore à la manière d’un peuple conquis, vaincu. Les Canadiens français survivaient comme ils pouvaient. Ils n’avaient pas vraiment de force économique.
UN PEUPLE DOMINÉ
Le monde financier, essentiellement anglais, nous était fermé. On nous réservait une triste vocation, celle de peuple éternellement enfoncé dans sa pauvreté. C’est en 1900 que Desjardins a été fondé.
La philosophie qui inspirait son fondateur, c’était le coopératisme. On a dit qu’il s’agissait d’une philosophie de pauvres. C’est surtout une philosophie de pauvres qui se mettent ensemble pour ne plus l’être et militaient pour la démocratie économique.
Le Mouvement Desjardins entendait faire l’éducation économique des Canadiens français et leur apprendre les vertus de la propriété. Au fil du temps, il s’est étendu à la grandeur du territoire