Les Européens divisés sur l’accueil des réfugiés
STRASBOURG | (AFP) Jean-claude Juncker et Angela Merkel ont joint leurs voix hier pour en appeler aux valeurs de l’europe afin que les pays de L’UE se répartissent immédiatement 160 000 réfugiés, un plaidoyer qui ne faisait toutefois pas l’unanimité parmi les Européens.
«Ce n’est pas l’heure d’avoir peur»: à Strasbourg, le président de la Commission européenne Jean-claude Juncker a demandé de faire preuve d’audace et de solidarité pour résoudre la pire crise de ce type en Europe depuis 1945.
À Berlin, la chancelière a martelé qu’elle voulait une répartition «contraignante» des réfugiés, quitte à bousculer sérieusement les plus réticents de ses partenaires européens.
Les divergences entre pays de L’UE se traduisent de manière très concrète pour les réfugiés, notamment syriens, qui continuent d’affluer par dizaines de milliers en passant par les Balkans: accueillis sous les vivats en Allemagne, ils se heurtent, parfois violemment, aux policiers hongrois.
Budapest a une nouvelle fois défendu sa nouvelle législation, très controversée, rendant passible de prison le franchissement de la barrière de barbelés érigée à sa frontière avec la Serbie. Plus au nord, la compagnie ferroviaire danoise a suspendu, sur ordre de la police, les liaisons grandes lignes avec l’allemagne après le refus de centaines de migrants en transit vers la Suède de descendre des trains à leur arrivée au Danemark.
UNE MENACE
M. Juncker a réclamé que les 28 pays membres de L’UE se mettent d’accord dès la semaine prochaine sur la répartition de 160 000 réfugiés. Ce chiffre correspond à l’addition d’une précédente proposition de répartir 40 000 réfugiés arrivés sur le sol européen, avec une nouvelle proposition d’urgence portant sur 120 000 personnes actuellement en Italie, en Grèce et en Hongrie.
Le premier ministre hongrois Viktor Orban, chef de file des opposants à une politique d’ouverture, a jugé récemment que l’afflux de migrants constituait une menace pour «l’identité chrétienne» de l’europe.