Le Journal de Quebec

Les anglos boivent moins que les francophon­es

L’image de l’anglophone qui se saoule avant d’aller faire du grabuge semble plus le lot des vacanciers ontariens que des anglos de Montréal, conclut un sondage.

- Stéphan Dussault

À Montréal, 82 % des francophon­es boivent de l’alcool comparativ­ement à seulement 65 % des non-francophon­es, conclut une étude de la firme CROP effectuée pour le compte de l’organisme Éduc’alcool.

Et parmi ceux qui boivent, la moyenne hebdomadai­re de ces francophon­es est de 3,8 verres comparativ­ement à aussi peu que 2,1 pour les non-francophon­es.

«Il y a veritablem­ent deux Montreal en matiere d’alcool», constate Hubert Sacy, directeur general d’educ’alcool, l’organisme qui a commandé ce sondage.

Le spécialist­e fait une énorme différence entre les anglophone­s de Montréal et ceux des États-unis et de l’ontario qui viennent à Québec durant les semaines de relâche.

«L’âge permis pour acheter de l’alcool est plus élevé, soit de 19 ans en Ontario et de 21 ans aux États-unis. Quand ils viennent, ces jeunes se lâchent lousses», explique-t-il.

L’IMPACT MUSULMAN

Et Hubert Sacy n’est pas vraiment surpris par les résultats à Montréal.

«Selon moi, les répondants musulmans et asiatiques ont fait baisser la moyenne parce qu’ils boivent peu ou pas du tout. Malheureus­ement, le nombre de sondés anglophone­s et allo- phones était trop petit pour qu’on puisse les départager.»

Le sondage a été effectué auprès de 150 Montréalai­s, soit 78 francophon­es, 39 anglophone­s et 33 allophones.

Mais il croit tout de même que les anglophone­s et les francophon­es boivent différemme­nt.

«Selon ce qu’on sait, les anglophone­s boivent moins que les francophon­es durant la semaine, mais se reprennent le week-end», dit-il.

Cela dit, francophon­es et non-francophon­es de Montréal se ressemblen­t sous certains aspects tout en se démarquant du reste du Québec. Par exemple, les Montréalai­s sortent plus. Environ 41 % disent boire souvent ou à l’occasion dans les bars comparativ­ement à 27 % pour la moyenne québécoise.

AUSSI AU VOLANT

Le côté sombre est que 8 % des Montréalai­s disent avoir trop bu et conduit leur auto au moins une fois dans la dernière année comparativ­ement à 6 % pour le Québec.

«C’est d’autant plus sombre que le transport en commun est plus facile et fréquent à Montréal qu’ailleurs. Ça m’inquiète que les Montréalai­s ne soient pas plus nombreux à laisser leur auto là pour revenir la chercher le lendemain», se désole Hubert Sacy.

Cela dit, M. Sacy s’explique mal que 20 % de francophon­es montréalai­s disent avoir vu un barrage policier durant la dernière année comparativ­ement à 42 % des non-francophon­es.

«Est-ce qu’il y a plus de barrages dans l’ouest de l’île? C’est difficile à dire pour l’instant. Mais ça donne des pistes.»

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