Le Journal de Quebec

Vinci : une pièce intense et brillante

Le théâtre Périscope vise juste en présentant une relecture de ce classique québécois de 1986

- PIERRE O. NADEAU

Pour souligner ses 30 ans, le Théâtre Périscope a frappé un grand coup en présentant une brillante relecture de Vinci» de Robert Lepage.

Ce classique québécois (1986), qui a lancé à l’époque la carrière internatio­nale de Robert Lepage, n’a rien perdu de sa pertinence. Le sujet est intemporel et toujours aussi mordant.

Vinci, une ode à la beauté de l’abstractio­n, est le premier texte de Robert Lepage à faire l’objet d’une relecture. Et le Théâtre Périscope a décidé d’en faire profiter, d’ici Noël, une vingtaine de villes un peu partout en région.

À sa création, Vinci, le premier spectacle solo de Lepage, a été acclamé au Québec, en Suisse et en France, notamment.

MISSION ACCOMPLIE

Frédéric Dubois, coordonnat­eur artistique du Périscope, s’est attribué le lourd défi de diriger la nouvelle mouture. Mission accomplie à en juger par l’ovation qui a suivi la première de la nouvelle production mardi soir. Un accueil chaleureux visiblemen­t adressé aussi aux deux comédiens: Pierre Philippe Guay et Olivier Normand. Ce dernier impression­ne particuliè­rement par sa capacité d’incarner une galerie de personnage­s tous savoureux.

À la manière d’un multi-instrument­iste, il incarne Philippe, un photograph­e désoeuvré en quête de sens dans le fouillis de sa vie. Après l’échec de sa dernière exposition, et après la mort de son ami et mentor, il plie bagage et décide d’aller chercher des réponses en sol européen.

Au fil de ses péripéties, le personnage central qui évolue dans un couloir vitré se retrouve tour à tour à Londres, à Paris, à Cannes, et même en Italie, où sa route croisera celle du génial Léonard de Vinci. L’artiste de la Renaissanc­e et son oeuvre viendront éclairer son parcours nébuleux.

C’est peut-être à Vinci que Philippe trouvera des réponses à ses errances… avec la complicité de ce narrateur italien frappé de cécité.

Le spectateur est d’abord dérouté par le propos éclaté de Lepage, durant 75 minutes intenses. Mais il trouve vite son compte à travers cette démarche convaincan­te.

 ??  ?? Écrite en 1986, Vinci de Robert Lepage est une ode à la beauté de l’abstractio­n. La pièce sera présentée au Périscope, jusqu’au 26 septembre.
Écrite en 1986, Vinci de Robert Lepage est une ode à la beauté de l’abstractio­n. La pièce sera présentée au Périscope, jusqu’au 26 septembre.

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