Les pros du vélo sont en ville
La crème mondiale des cyclistes envahit la Vieille Capitale
Les calèches et les cars de touristes ont perdu de leur monopole dans le Vieux-Québec cette semaine, avec ces dizaines de cyclistes professionnels qui y circulent sans contrainte. Ce va-etvient insolite nous le rappelle depuis 2010: Québec et Montréal appartiennent à la planète mondiale du cyclisme.
Les Grands Prix cyclistes de Québec (demain) et de Montréal (dimanche) apportent désormais leur touche nord-américaine et quasi exotique au calendrier de 28 épreuves du World Tour de l’union cycliste internationale (UCI). Sur la mappemonde de l’élite, sur laquelle apparaissent les prestigieux Tours de France, d’italie et d’espagne et autres grandes classiques printanières dont la Paris-roubaix, deux points rapprochés scintillent dans une destination appelée le Québec.
«Il ne faut pas se le cacher: la première année qu’on a lancé ces Grands Prix, il y en a qui nous surveillaient et qui attendaient
qu’on se cogne le nez. Quand on a monté notre équipe, j’ai dit à cette époque qu’on n’aurait pas deux occasions de laisser une bonne première impression», évoque Marcel Leblanc, vice-président exécutif des Grands Prix cyclistes de Québec et de Montréal (GPCQM).
«La première année, il y a des coureurs, des directeurs sportifs, des mécanos, etc., qui se faisaient sans doute tordre le bras pour «devoir» venir à Québec et à Montréal. Maintenant, ce sont pourtant les mêmes visages que je retrouve depuis cinq ans», constate le pivot principal de l’organisation menée par Serge Arsenault.
180 M$ EN RETOMBÉES
Selon des analyses menées par l’alliance canadienne du tourisme sportif et relayées par le GPCQM, les retombées économiques directes et indirectes sont évaluées à 180 millions pour la province depuis 2010. Flairant l’affaire, la Ville de Québec a renouvelé, en février dernier, sa contribution financière pour un total de 4,35 millions de 2015 à 2018. La Ville de Montréal injectera 1,25 million durant cinq ans jusqu’en 2019.
«Il n’y a pas un événement qui a fait autant découvrir notre ville. Oui, il y a le Red Bull Crashed Ice, mais ce n’est rien comme les images que le Grand Prix cycliste diffuse partout dans le monde. Je connais des gens qui préfèrent passer la journée de la course devant la télé plutôt que sur place», s’est justifié le maire Régis Labeaume, en matinée.
UNE VILLE VÉLO
Depuis la terrasse Dufferin, des touristes s’amusaient du passage des équipes cyclistes revenant de leur sortie d’entraînement d’hier. À quelques mètres de la cinglante côte de la Montagne, que les coureurs emprunteront 16 fois durant l’épreuve de 202 kilomètres, les mécanos des 21 équipes bossent sous un chapiteau géant. Aux abords de l’automne, la ville est résolument vélo, cette semaine.
«C’est la dernière douceur de l’été qu’on se permet avant de recommencer à travailler», illustre le maire Labeaume.