Deux ans de prison pour « couch-surfing »
Ce jeu dangereux lui coûte son meilleur ami et 24 mois de détention
Alex Labbé, accusé de conduite dangereuse causant la mort de son meilleur ami lors d’un épisode de « couch-surfing » en Beauce en 2012, a été condamné à 24 mois moins deux jours de prison.
Le jeu dangereux qui a coûté la vie à François Hallé le 18 février 2012 dans un rang de Saint-benjamin a eu lieu alors que l’accusé, alors âgé de 21 ans, et trois amis avaient fabriqué un traîneau avec un fauteuil trouvé aux ordures. Labbé était au volant de sa camionnette alors que la victime se trouvait sur le divan traîné au bout d’une corde. Le divan, qui se déplaçait de droite à gauche sur la route, s’est retrouvé au milieu du chemin au moment même où un véhicule venait en sens inverse. La victime est morte sur le coup, et l’accusé a quitté les lieux après l’impact, laissant ses amis sur place.
PRISON PROVINCIALE
Alex Labbé a été reconnu coupable par un jury au début de l’été. Le juge l’a condamné hier à 18 mois de détention pour négligence criminelle causant la mort et à six mois supplémentaires pour délit de fuite.
Le jeune homme, aujourd’hui âgé de 25 ans, purgera donc 24 mois de détention moins deux jours d’emprisonnement préventif. Il sera incarcéré dans une prison provinciale même si la procureure de la Couronne Annik Harbour a insisté sur le fait qu’il s’agissait bien d’une peine de nature fédérale.
L’avocat de Labbé, Alain Dumas, qui avait proposé six mois de détention ferme au juge, s’est dit «déçu» de la décision du juge. «Avec les accidents qui se sont produits récemment, appelons ça “l’effet Lacasse” […], les peines sont plus sévères.» Me Dumas fait référence au cas Tommy Lacasse, un jeune homme aussi de la Beauce, qui a reconnu sa responsabilité dans la mort de deux jeunes filles alors qu’il était en état d’ébriété au volant de son auto. «On s’aperçoit que le modèle américain prôné par M. Harper, qui a donné des peines plus longues, ça ne marche pas toujours», ajoute-t-il.
JUGE COMPATISSANT
Le juge Benoît Moulin, qui a estimé qu’il n’était pas nécessaire de donner «une peine exemplaire» à Labbé, s’est adressé à lui après la lecture de son jugement en lui proposant de passer à autre chose une fois sa peine purgée. Il a indiqué qu’il n’avait «aucune raison de douter» de ses remords. L’accusé avait d’ailleurs écrit une lettre aux proches de la victime. «François était mon meilleur ami et il n’y a pas une minute depuis que l’accident est arrivé que je ne pense pas à lui.»