Jean Tremblay : pourquoi maintenant ?
Chroniqueur, ancien conseiller et rédacteur de discours de Pauline Marois
C’est en clamant «16 ans, c’est trop long» que Jean Tremblay a battu Ulric Blackburn, son prédécesseur à la mairie de Chicoutimi. Dix-huit ans plus tard, celui qui est désormais maire de Saguenay se montre conséquent.
Personne ne s’attendait hier à ce que Jean Tremblay annonce sur sa page Facebook qu’il ne serait pas candidat aux élections municipales de 2017. Se disant habité par le sentiment du devoir accompli, le maire ne répond pas à cette question, brûlante: pourquoi maintenant?
Un extrait de phrase, subreptice, procure moins de réponses que davantage d’interrogations. «(…) puisque les choses se précipitent (…)»
Qu’est-ce qui peut bien se précipiter ainsi? Ses revers en cour, sur la prière au conseil et sur l’abolition du cabinet de l’opposition? De l’avis de plusieurs observateurs, Jean Tremblay semblait tout miel depuis quelque temps.
À moins qu’un dauphin ne s’impatiente dans l’ombre ou qu’un entourage, tout aussi ténébreux, s’inquiète? Conseiller de La Baie et proche du maire, le populaire magnat du fromage Luc Boivin fait figure de successeur identifié.
LA CAMPAGNE COMMENCE
Des échos indiquaient la semaine dernière qu’un sondage était en cours pour mesurer les intentions de vote en vue des élections fédérales, en même temps que différents scénarios pour la mairie. Hier, Le Quotidien rapportait que l’avance de Denis Lebel serait mince dans Lac-saint-jean. Annoncet-il ce matin que Jean Tremblay était en difficulté à Saguenay? Proche de la direction du journal, le maire a-t-il reçu un appel de courtoisie du nombre de ces choses qui se précipitent?
Un sondage en mars indiquait que le député jonquiérois Sylvain Gaudreault ferait bonne figure devant Tremblay. Il faudra suivre sa cote d’amour. On raconte qu’il ne semble pas emballé par le travail d’opposition. Cet idéaliste aime mieux l’action.
De même, le Chicoutimien Stéphane Bédard fait preuve de beaucoup de classe depuis le retrait de son poste de leader parlementaire. Il a néanmoins connu l’ivresse d’être un décideur. Il serait également ingrat d’écarter des conjectures Christine Boivin et Josée Néron, les courageuses conseillères de l’opposition.
Dans tous les cas, tout ce beau monde, si tant est qu’il ait des intentions, ferait bien de se parler rapidement. Si Jean Tremblay a lancé la campagne hier, c’est probablement pour garder son clan uni.