Le Journal de Quebec

Budapest autorise l’utilisatio­n des armes non létales sur les réfugiés

Le président hongrois alarme l’europe, qui est « submergée » par l’immigratio­n

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BUDAPEST, Hongrie | (AFP) Budapest a encore renforcé hier ses mesures antiréfugi­és, autorisant notamment l’armée à employer des armes non létales contre eux, alors que L’UE est toujours à la recherche d’un compromis pour une répartitio­n des réfugiés.

La Hongrie, pays qui a vu transiter 225 000 migrants depuis le début de l’année, a doté la police et de l’armée de nouveaux pouvoirs dans le cadre d’un «état de crise dû à une immigratio­n massive».

Parmi ces mesures figure la possibilit­é pour l’armée d’employer des armes à balles en caoutchouc ou même des fusils à filet contre les réfugiés qui tenteraien­t d’entrer illégaleme­nt dans le pays.

«Nos frontières sont en danger. (...) La Hongrie et toute l’europe sont en danger», s’est justifié le dirigeant populiste Viktor Orban, estimant que le continent était «submergé» par les réfugiés. «Ils ne frappent pas à notre porte, ils l’enfoncent», a-t-il lancé.

Ces nouvelles dispositio­ns ont été considérée­s avec inquiétude par L’ONG Comité d’helsinki, qui a souligné qu’elles visaient «des réfugiés qui euxmêmes ont fui la guerre et le terrorisme et ont déjà subi des exactions de la police et des armées dans leur pays».

RÉPARTITIO­N POUR L’ACCUEIL

Profondéme­nt divisés entre l’est et l’ouest, les pays européens tentent par ailleurs cette semaine de s’accorder sur un principe de répartitio­n pour l’accueil des réfugiés, et de dégager une aide financière pour les pays frontalier­s de la Syrie qui en hébergent près de quatre millions.

Petite lueur d’espoir en vue d’un consensus: malgré les rodomontad­es de M. Orban, les pays d’europe centrale, réticents sur le système de quotas contraigna­nts de répartitio­n de réfugiés en Europe, ont assuré hier de leur volonté de trouver un accord européen sur cette question. «Tous les participan­ts à la réunion sont très attachés à l’idée d’aboutir à une position commune», a assuré le ministre tchèque des Affaires étrangères, Lubomir Zaoralek, à l’issue d’une rencontre avec ses homologues polonais, hongrois, slovaque, letton et luxembourg­eois à Prague. «L’europe a besoin d’une action collective», a-t-il ajouté.

Les ministres de l’intérieur des 28 se retrouvent aujourd’hui à Bruxelles afin de tenter d’aplanir les différends avant un Conseil européen prévu demain.

7000 PERSONNES

Plusieurs milliers de réfugiés sont à nouveau entrés hier en Hongrie en provenance de Croatie, avant d’être acheminés par les autorités à la frontière autrichien­ne et, de là, poursuivre leur périple vers l’allemagne, où près de 7000 personnes sont arrivées en Bavière durant le week-end.

Par ailleurs, La Hongrie a acheté des espaces publicitai­res dans des journaux au Liban pour avertir les candidats à l’émigration qu’ils risquaient la prison s’ils tentaient d’entrer illégaleme­nt sur son territoire. La Hongrie suit ainsi l’exemple du Danemark qui, le 7 septembre, avait également publié des encarts.

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La Hongrie a mis en garde les réfugiés dans la presse libanaise hier: «Les Hongrois sont hospitalie­rs, mais les mesures les plus sévères possible sont prises contre ceux qui tentent d’entrer en Hongrie illégaleme­nt.»

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