Le Journal de Quebec

Il frôle la faillite après le boum minier

- DAVID PRINCE

ROUYN-NORANDA | Après avoir connu une vie très aisée pendant 35 ans à travailler dans l’exploratio­n minière, Aurèle Lafrenière a frôlé la faillite lorsqu’il a perdu son emploi.

M. Lafrenière gagnait environ 120 000 $ par année comme foreur de diamants. Pendant plusieurs années, il a travaillé dans l’ouest canadien. Son métier était si demandé que son employeur lui payait même l’avion entre l’abitibi et la Colombie-britanniqu­e.

Lorsqu’il a perdu son emploi de rêve en 2011 à l’âge de 59 ans, il s’est rapidement retrouvé en grande difficulté financière.

«Même si j’ai tous mes permis et beaucoup d’expérience pour travailler dans mon domaine, j’étais incapable de me replacer, ni en Colombie-britanniqu­e ni au Québec. L’exploratio­n minière est un domaine en dents de scie et on est dans un creux présenteme­nt. Les entreprise­s me trouvaient peut-être trop âgé aussi», a raconté le Rouynorand­ien.

Depuis quatre ans, le sexagénair­e accumule les petits boulots et il a dû réduire son train de vie de façon importante. Il a notamment occupé un emploi d’aide-garagiste.

Cet été, il travaille comme couvreur sur des toitures. Son salaire ne dépassera pas 40 000 $. «Quand j’ai perdu mon travail, j’ai dû vendre mon camion et faire une consolidat­ion de mes dettes. Je n’avais même plus d’argent pour mettre du gaz dans mon véhicule. J’étais à deux doigts de la faillite. Je n’aurais jamais pensé ça», a-t-il raconté.

GARDER ESPOIR

M. Lafrenière avait envisagé de rénover sa maison et la revendre afin de prendre sa retraite. Mais ses déboires profession­nels ont retardé ses plans. «Je n’ai même pas 100 $ dans mon compte en banque, ces temps-ci. Les plans ont changé, mettons», a-t-il dit.

La récente embellie dans l’industrie minière l’encourage un peu. Il a récemment suivi une formation de chauffeur pour conduire les gros camions dans les mines à ciel ouvert. La formation lui a coûté 5400 $, mais il n’a jamais pu travailler dans ce domaine.

Il a bon espoir de pouvoir se placer à la mine Canadian Malartic ou à la future mine Royal Nickel de Launay, en Abitibi, un projet deux fois plus grand que celui de Malartic.

«Mon âge ne m’aidera pas, mais je suis encore en forme et j’ai beaucoup d’expérience», a-t-il dit.

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Cet été, Aurèle Lafrenière travaille comme couvreur. Il rêve de retourner dans l’industrie minière.

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