20 000 $ aux frais des contribuables pour redorer l’image des forestières
Produits forestiers Résolu a demandé et obtenu une campagne de relations publiques pour redorer le blason des entreprises forestières qui a coûté 20 000 $ aux contribuables.
Le géant du papier a fait cette requête lors d’une rencontre d’urgence avec le ministère des Ressources naturelles le 20 décembre 2013, huit jours après avoir perdu ses certificats environnementaux FSC, a appris Le Journal.
Cette perte de certification a «pris une ampleur toute particulière puisque Greenpeace a contacté tous les clients de PFR», a dénoncé la multinationale lors de cette audience de trois heures.
La compagnie a alors demandé une implication directe de Québec dans ce conflit qui l’oppose à L’ONG environnementale. Elle souhaitait une «campagne de promotion visant à rétablir la crédibilité des pratiques forestières et du régime forestier québécois auprès des gros clients», peuton lire dans un rapport obtenu par Greenpeace.
Le ministère, qui était dirigé par la péquiste Martine Ouellet à l’époque, a immédiatement acquiescé. Le sous-ministre Richard Savard a reçu le mandat de «rencontrer les principaux clients des industriels forestiers concernés», c’est-à-dire Produits forestiers Résolu.
Le gouvernement a toutefois souligné au cours de la rencontre, qu’à «des fins de crédibilité», il «importe que les actions ministérielles s’inscrivent dans une démarche visant à soutenir l’ensemble des industries détentrices de certificats ou en voie de l’être».
Le Journal rapportait hier que des fonctionnaires ont rencontré des acheteurs de Résolu dans plusieurs villes américaines et européennes, comme New York, Londres et Amsterdam. L’opération a coûté 20 000 $.
poursuite de 7 millions $
Depuis, la situation entre Greenpeace et Résolu s’est envenimée. PFR poursuit Greenpeace pour 7 millions $ et accuse l’organisme «radical» d’intimider ses clients.
En entrevue avec Le Journal, le directeur des affaires publiques de PFR, Karl Blackburn, dénonce les «attaques mensongères et malicieuses» de Greenpeace. Il se dit «très heureux» des efforts du gouvernement du Québec et estime que l’entreprise qu’il représente n’est pas la seule bénéficiaire. «Ce n’est pas seulement Résolu qui en profite. Toute l’industrie forestière québécoise qui exploite la forêt boréale est gagnante», a-t-il lancé.
Greenpeace dénonce pour sa part une opération de relations publiques «payée par les contribuables» qui est destinée à «une seule entreprise» qui «refuse» de respecter les règles.