Le Journal de Quebec

Québec coupe dans la lutte au décrochage

Entre autres le populaire programme d’aide Allô prof ! prendra fin

- Régys Caron l RCARONJDQ

Le ministre de l’éducation, François Blais, reconnaît qu’il réduit les sommes d’argent consacrées à la lutte au décrochage scolaire.

Les élèves qui bénéficiai­ent de services offerts par différents organismes communauta­ires devront trouver ailleurs l’aide dont ils ont besoin, a signifié hier le ministre de l’éducation. François Blais réagissait aux déclaratio­ns du PQ et de la CAQ qui ont dénoncé, hier, les coupes dans la lutte au décrochage scolaire.

En outre, le ministère de l’éducation retire sa participat­ion annuelle de cinq millions $ du programme à frais partagés Réunir Réussir (R2) avec la Fondation Chagnon. «Le très populaire programme Allô prof! qui est une ligne d’appel et un site internet financé par R2 prendra fin le 30 septembre», craint le député caquiste Jean-françois Roberge.

FONDATION CHAGNON

«La Fondation Chagnon a convenu d’une enveloppe de 2,5 millions dans cette période de transition», a assuré François Lagarde, porte-parole de la Fondation. La future politique jeunesse du gouverneme­nt, attendue d’ici la fin de l’année, pourrait offrir de nouvelles sommes, prévoit M. Lagarde. «On souhaite que le gouverneme­nt réaffirme son engagement envers l’éducation.»

Plusieurs organismes régionaux de lutte au décrochage ont soit cessé leurs activités ou sont en mode survie.

«Pour la région de Québec, le programme “La persévéran­ce c’est capital”, qui a investi 3,2 millions depuis cinq ans, est aboli. Même chose pour Action réussite en Abitibi, qui a dû mettre la clé sous la porte après avoir investi quatre millions et rejoint plus de 20 000 élèves», a énuméré le député pé- quiste Alexandre Cloutier.

Au Lac-saint-jean, le Conseil régional de prévention de l’abandon scolaire a vu son budget coupé de 800 000 $ à 200 000 $.

«Ce n’est pas parce qu’un organisme n’offre plus un service qu’il n’y a plus de service pour les jeunes», a plaidé le ministre de l’éducation. Québec est à réévaluer la pertinence des programmes, même si le taux de décrochage a fondu de 20,3 % à 16,2 % entre 2009 et 2013. «Il faut regarder ce qui a été fait, est-ce que ça a porté fruit», s’est défendu le ministre. «On met à peu près 200 millions par année pour lutter contre le décrochage scolaire.»

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François Blais envisage de cibler la formation profession­nelle dans sa stratégie de lutte au décrochage.
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