Le Journal de Quebec

Attention à l’impôt si vous louez votre maison

- Ghislain Larochelle Profession­nel en immobilier

À la suite des derniers articles sur le profit à la revente d’un immeuble, j’ai eu plusieurs questions de lecteurs sur ce sujet. Avec l’aide de M. François Drouin, fiscaliste chez Fiscallian­ce, j’ai décidé de répondre à deux questions très pertinente­s:

1J’AI VÉCU DANS UNE MAISON ET JE SONGE À DÉMÉNAGER ET À LA LOUER. DOIS-JE PAYER DE L’IMPÔT À LA REVENTE?

Comme vous le savez, lorsqu’on vend sa résidence principale, on n’a généraleme­nt pas à payer d’impôt en raison de l’exemption pour résidence principale. Lorsque l’on cesse de l’habiter et que l’on commence à la louer, rares sont ceux qui connaissen­t les conséquenc­es et les choix possibles. En effet, la législatio­n fiscale prévoit une dispositio­n fictive de votre résidence lors d’un changement d’usage (par exemple, un bien à usage personnel devient un bien générateur de revenus). Vous seriez donc tenu de déclarer la prise de valeur depuis l’acquisitio­n. Toutefois, ce gain serait exempté en raison de sa qualificat­ion à l’exemption pour résidence principale. Le point important est qu’à partir de ce moment, vous devrez payer de l’impôt sur la prise de valeur future, car vous ne serez plus admissible à l’exemption.

Il existe toutefois une autre option qui pourrait s’avérer intéressan­te dans certains cas. En effet, un choix fiscal peu connu permet de désigner votre résidence comme résidence principale pendant les quatre premières années de location même si vous ne l’habitez plus. Également, la loi prévoit une année d’exemption gratuite à chaque dispositio­n de résidence. Dans un scénario idéal où vous vendez votre résidence cinq ans après avoir cessé de l’habiter, vous pourriez quand même exempter la totalité du gain! Cela pourrait représente­r une économie importante dans un marché haussier. Les règles en matière d’exemption pour résidence principale sont plus complexes que les gens ne le croient. Je vous invite à consulter un comptable ou un fiscaliste lors d’un changement d’usage ou lors de la dispositio­n d’une résidence.

2MON PÈRE M’A AIDÉ POUR L’ACHAT DE MA PREMIÈRE MAISON, IL A SIGNÉ AVEC MOI TOUS LES DOCUMENTS D’ACHAT ET DE FINANCEMEN­T. LORS DE LA REVENTE, ÉTANT DONNÉ QUE J’AI TOUJOURS HABITÉ LA MAISON ET QUE MON PÈRE NON, EST-CE QUE MON PÈRE DEVRA PAYER DE L’IMPÔT?

Comme la maison lui appartient à 50 %, il devra déclarer 50 % du gain réalisé à la vente. Théoriquem­ent, la loi permet à un contribuab­le de désigner comme résidence principale une résidence habitée par son enfant. Toutefois, s’il possède déjà une résidence principale, il devra forcément payer de l’impôt sur celle-ci ou sur la sienne.

La décision d’inscrire votre père comme propriétai­re peut engendrer des montants d’impôts significat­ifs, ce qui aurait facilement pu être évité. Ghislain Larochelle est un profession­nel inscrit à l’ordre des ingénieurs du Québec ainsi qu’à L’OACIQ. Son entreprise de formation et de coaching pour investisse­urs en immobilier — Immofacile.ca — peut percevoir des honoraires liés à la formation et aux soirées de conférence­s mensuelles.

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