« Je suis une meneuse silencieuse »
Son moulin à paroles est devenu sa marque de commerce, mais c’est dans une dynamique plus silencieuse que Marianne St-gelais dit exercer son leadership dans l’équipe nationale de courte piste.
Bardée de trois médailles d’argent à deux Jeux olympiques et en préparation pour attaquer sa septième saison en Coupe du monde, la patineuse originaire de Saint-félicien en impose désor- mais au Centre national d’entraînement basé à l’aréna Maurice-richard. Son ancienneté pourrait aussi s’être bonifiée après n’avoir obtenu rien de moins que les six victoires à l’enjeu lors des sélections pour la Coupe du monde, en fin de semaine à Montréal.
CHARGE D’ENTRAÎNEMENT ACCRUE
«Avec Jessica Hewitt qui a pris sa retraite, Marie-ève [Drolet] qui a pris une année sabbatique (elle a accouché en janvier dernier) et Valérie [Maltais] qui s’est concentrée sur le roller, le statut de leader a été identifié à moi après les Jeux de Sotchi. Mais je n’ai pas pris ce rôle au sérieux parce que j’avais 24 ans et que je ne me trouvais pas assez expérimentée pour mener les autres», raconte-t-elle.
«Maintenant, j’aime plutôt dire que je suis devenue une meneuse silencieuse. J’imagine que ma présence dans le relais peut avoir un effet rassurant sur les plus jeunes. Oui, j’ai de l’expérience, mais je ne suis pas quelqu’un pour toujours conseiller. De toute façon, ce n’est pas mon job! Je n’ai pas la prétention de pouvoir conseiller parce que j’apprends moi- même tous les jours.»
Signe de maturité, St-gelais a répondu avec succès à une charge accrue d’entraînement à l’approche de ces sélections, alors qu’une modération aurait dû prévaloir dans les circonstances. «Elle a le bagage physique qui lui a permis de passer au travers sa fin de semaine dans un état de fatigue, mais il y a aussi l’aspect mental. Elle a accepté de prendre cette décision importante, ce qui dénote une belle confiance en elle», observe Frédéric Blackburn, entraîneur de l’équipe féminine.