Jean-jacques Daigneault dévasté
Une vieille croyance sportive veut qu’on n’oublie jamais les coéquipiers avec qui on a gagné un championnat.
Voilà sans doute pourquoi JeanJacques Daigneault, même si le contact avec Todd Ewen était inexistant depuis une vingtaine d’années, a été ébranlé par l’annonce de son décès.
«Je suis assez dévasté par la nouvelle. Ça a frappé fort, a admis Daigneault, rencontré à Brossard, à quelques pas du vestiaire du Canadien.
«La dernière fois que je lui ai parlé, c’était lors des célébrations de la Coupe Stanley. Il avait occupé un rôle de réserviste cette année-là, en séries éliminatoires (1993) », s’est souvenu l’adjoint de Michel Therrien.
Les deux hommes ont occupé le même vestiaire pendant quatre saisons, de 1989-1990 à 1992-1993.
«Todd était un coéquipier exemplaire, un bon pugiliste, une bonne personne, un bon père de famille, a énuméré Daigneault. À l’époque, nos épouses étaient très proches. D’ailleurs, mes pensées vont à sa famille.»
difficile adaptation
Voyager aux quatre coins de l’amérique du Nord, être adulé par 20 000 spectateurs, vivre au rythme de l’adrénaline des matchs et des bagarres.
Se pourrait-il que le vide créé par la retraite soit trop difficile à supporter pour certains?
«On commence à utiliser le mot retraite à 35 ans. C’est assez jeune. Dans le fond, on est à la retraite plus longtemps que dure notre carrière. On n’a pas d’autre choix que de se réorienter», a indiqué l’ancien défenseur, qui a lui-même mis cinq ans avant d’entreprendre sa propre réorientation.
«Todd était impliqué dans l’immobilier à Saint Louis. Il avait bien refait sa vie. Tout laissait croire que les choses allaient bien pour lui», a-t-il ajouté.
À la lumière des événements, il semble que ce n’était qu’en surface.