Le Journal de Quebec

Deltell ne veut pas se retrouver seul

- karine gagnon Chroniqueu­se municipale karine.gagnon@quebecorme­dia.com

Le candidat Gérard Deltell, vedette des conservate­urs à Québec, n’a aucune envie de se retrouver seul dans son clan après l’élection, et c’est en équipe et avec un mandat fort, fait-il valoir, qu’il sera possible de régler les dossiers immuables comme celui du pont de Québec.

«C’est sûr que ce n’est pas un individu qui peut faire la différence, mais un groupe. Ensemble, avec l’appui de la population, là on peut vraiment influencer le cours des événements», confie M. Deltell, candidat dans Louis-saint-laurent, à propos de ce que son élection apporterai­t à Québec. Si je voulais le narguer, j’ajouterais qu’il faut d’abord qu’un gouverneme­nt conservate­ur soit élu, ce qui n’est pas acquis d’après les différents coups de sonde. Mais bon, le vote n’a lieu que le 19 octobre. Une éternité en politique.

Au sujet du pont, l’ex-journalist­e et exdéputé caquiste mise sur le précédent créé par les premiers travaux de 60 M$, où le CN avait reconnu une part de responsabi­lité. Lorsque je lui fais remarquer que l’engagement de 75 M$ du fédéral n’a pas fait bouger le CN d’un iota, il attaque le projet de loi du NPD, qui a proposé selon lui la pire des solutions, qui transporte­rait le problème en cour.

Portée par «l’effet Layton» en bonne partie, la vague orange de 2011 n’a rien donné à Québec, répète souvent le candidat. Il l'a d'ailleurs évoqué de nouveau lors de notre entrevue à son bureau de campagne, situé au coeur de son comté.

Rappelons qu’à la dernière élection, tous les députés conservate­urs de Québec ont dû s’incliner, chassés en raison du refus d’investir dans le projet d’amphithéât­re. M. Deltell jure qu’il n’entend plus parler de ce dossier, et ce, en dépit de l’espace médiatique considérab­le attribué au bâtiment dans l’actualité depuis des mois. À savoir si les gens ont oublié et sont passés par-dessus leur frustratio­n, le candidat conservate­ur préfère ne pas répondre à leur place. Il ramène plutôt le bilan des investisse­ments du gouverneme­nt fédéral à Québec.

Gérard Deltell jure qu’il n’entend plus parler du dossier de l’amphithéât­re, et ce, en dépit de l’espace médiatique considérab­le

Lorsqu’on lui fait remarquer à quel point il a fallu des années pour obtenir que le Manège militaire soit enfin reconstrui­t, M. Deltell réplique qu’il fallait prendre le temps. Qu’on ne parlait pas d’une boîte en carton! Or, sur ce point, les conservate­urs ont multiplié les promesses et les annonces sans fin. L’exministre Josée Verner m’avait confirmé le budget en 2010. Il aura fallu attendre cette année pour la première pelletée de terre. Les travaux ne seront même pas terminés pour les célébratio­ns du 150e de la Confédérat­ion, en 2017.

DANS LE MALAXEUR

En 2011, le maire Labeaume avait reproché aux conservate­urs leur manque de vision concernant les dossiers de TGV et de tramway. M. Deltell préfère ne pas se mouiller sur le projet de Service rapide par bus, qui a depuis remplacé le tramway dans les plans de la Ville. Le débat est à peine amorcé, selon lui, et la dernière chose à faire, «c’est d’arriver avec nos gros sabots et de dire: voici ce qui est bon pour vous», plaide le candidat. Si je fais ça, je me mets les deux doigts dans le malaxeur et c’est vrai pour n’importe quelle ville», dit-il, plaidant à moult reprises pour le respect des compétence­s.

Sa relation avec le maire Labeaume a pour sa part pris beaucoup de mieux. Ils se sont vus à quelques reprises dans des événements, et ont des échanges. Quand je lui fais remarquer que le torchon brûlait entre eux, à l’époque de la CAQ, il sourit et répond: on regarde en avant.

 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada