Le Journal de Quebec

L’université Laval sonne l’alarme sur le décrochage

Phénomène en hausse en contexte de compressio­ns

- Daphnée Dion-viens

L’université Laval tire la sonnette d’alarme. Le taux de décrochage est en hausse, un phénomène qui préoccupe la direction dans un contexte où les compressio­ns s’accumulent depuis déjà quelques années.

Selon un rapport déposé lundi en commission parlementa­ire, le taux de diplomatio­n, six ans après le début d’un baccalauré­at, est en baisse depuis cinq ans à l’université Laval: 78,3 % des étudiants qui ont commencé leurs études en 2004 ont réussi à décrocher un diplôme, alors que cette proportion glisse à 75,9 % pour ceux qui sont entrés à l’université en 2008.

Le phénomène «inquiète beaucoup» le vice-recteur exécutif, Éric Bauce. «Ce qui nous préoccupe là-dedans, c’est l’accessibil­ité au diplôme», a-t-il affirmé hier. L’admission à l’université est une première étape, mais encore faut-il décrocher un diplôme en fin de parcours.

«Quand on voit ce genre d’indicateur­s, on se dit: est-ce que les étudiants vont être en mesure d’atteindre les standards de qualité? (…) On est assez inquiet pour les gens qui sont entrés cette année ou l’an- née dernière, à la suite des méga compressio­ns que l’on a eues. Comment ça va se répercuter?» ajoute M. Bauce, qui rappelle que les université­s jonglent avec des compressio­ns depuis 2009.

Le phénomène du décrochage scolaire étant aussi présent au secondaire et au cégep, il ne faut pas s’étonner qu’«on commence à le voir à l’université», ajoute le vice-recteur.

VARIABLE SELON LES SECTEURS

La baisse du taux de diplomatio­n varie toutefois considérab­lement selon les domaines d’études. Le phénomène est plus répandu parmi les étudiants en éducation, en arts, en lettres et en sciences humaines. Le taux de diplomatio­n chez les étudiants à la maîtrise et au doctorat est quant à lui en hausse.

Il s’agit «d’indicateur­s qui nous mettent la puce à l’oreille», affirme M. Bauce. Le financemen­t est en baisse au baccalauré­at alors qu’aux cycles supérieurs, les étudiants peuvent compter sur davantage de moyens grâce aux fonds qui permettent de financer la recherche.

«Tout ça est très circonstan­ciel, mais c’est notre responsabi­lité quand même de lever le drapeau», ajoute M. Bauce.

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éric bauce Vice-recteur

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