Pas de problème, selon Sam Hamad
Un sous-ministre controversé «réponds aux attentes»
Le gouvernement ne voit pas de problème à avoir promu un haut fonctionnaire aux commandes de la Régie des rentes, bien que sa gestion ait été critiquée vigoureusement par la vérificatrice générale du Québec.
Norman Johnston a été sous-ministre au ministère de l’agriculture, des Pêcheries et de l’alimentation (MAPAQ) de 2009 à 2014. En mai dernier, la vérificatrice générale publiait un rapport cinglant concernant la gestion du MAPAQ lors de cette période, faisant notamment état de dépassements de coûts, de manque de transparence et de contrats dénaturés.
M. Johnston a été retiré du MAPAQ, mais le gouvernement l’a nommé en février PDG de la Régie des rentes, qui administre un fonds de 59 G$. Il a aussi obtenu un siège au conseil d’administration à la Caisse de dépôt et placement du Québec.
« RÉPOND AUX ATTENTES»
Appelé à commenter, le ministre du Travail et responsable de la Régie des rentes, Sam Hamad, a souligné que M. Johnston «répond aux attentes».
«Il fait son travail», a ajouté le ministre, en point de presse, qui souligne que le conseil d’administration de la Régie des rentes a recommandé unanimement le choix de M. Johnston.
Nous avons révélé que son salaire passait de 167 000 $ à 202 000 $, mais M. Hamad a apporté une précision. M. Johnston empochait 167 000 $ à son arrivée comme sous-ministre en titre au MAPAQ. Avant de le quitter, son salaire annuel était plutôt passé à 202 000 $, soit le même qu’à son entrée à la Régie des rentes.
LA CAQ VEUT DES SOLUTIONS
De son côté, le député de la CAQ, Éric Caire, demande le congédiement de M. Johnston. «S’il était dans une entreprise privée, il serait déjà congédié.»
Il qualifie la réaction du gouvernement d’ «aberrante» et de «contradictoire».
«D’un côté, le ministre Pierre Paradis dit qu’il n’a jamais vu une telle histoire d’horreur en 35 ans. Et d’un autre, le ministre Sam Hamad dit qu’il (Norman Johnston) a fait un bon travail», explique le député de La Peltrie.
«Tout ça donne l’image d’une fonction publique incompétente au service des amis et qui ne punit pas l’incompétence. La conséquence, c’est que les bons fonctionnaires se font discréditer au même titre que les autres», regrette celui qui demande un coup de barre, un changement de culture pour mettre fin à de telles nominations.