La SQ relance L’enquête
15 ans après la troublante disparition de sa fille
« Je suis certain que c’est un homicide »
Quinze ans jour pour jour après la disparition de sa fille Nathalie, JeanGuy Godbout espère que la relance de l’enquête par la Sûreté du Québec (SQ), qui déploie aujourd’hui un poste de commandement où la jeune femme a été vue pour la dernière fois à Saint-romuald, va enfin permettre d’élucider le mystère qui ronge sa vie.
Le 23 septembre 2000, vers 23h30, Nathalie Godbout, 26 ans et mère de deux enfants, a subitement disparu après une dispute avec son nouveau conjoint. Partie sans effets personnels, la femme qui habitait la rue Lavoisier à Saint-romuald n’a plus jamais donné signe de vie.
«De ne pas savoir, ça nous hante toujours. C’est quelque chose qui nous colle à la peau», regrette son père qui souhaite mettre fin à son calvaire. La SQ déploiera un poste de commandement sur le boulevard Guillaume-couture dès 8h ce matin afin de recueillir de la nouvelle information.
RELANCE DE L’ENQUÊTE
«À partir du moment où la dame quitte l’appartement, on n’a plus rien. On veut refaire le fil des événements», explique le responsable de l’enquête à la SQ, Martin Desgagné. La SQ cherche donc des indices qui permettraient de mieux connaître les déplacements de la disparue lors des heures entourant sa disparition.
«Il n’y a pas d’information farfelue, on va écouter tout le monde», assure le policier. «S’il y a quelqu’un qui a le moindre petit indice, un char mal stationné sur la rue Lavoisier, un camionneur qui a vu quelque chose sur l’autoroute 20, une confidence reçue», ajoute le père de Nathalie.
D’ailleurs, M. Godbout «ne rêve pas en couleurs», il s’attend à ne retrouver que la dépouille de sa fille. «Je suis certain que c’est un homicide». Il fonde donc beaucoup d’espoir dans cette relance de l’enquête.
DEUIL
Malgré une pierre tombale au nom de sa fille, M. Godbout est incapable de passer à autre chose. Il donne l’exemple de sa conjointe décédée récemment du cancer. «Je l’ai enterrée, elle est au cimetière, mais Nathalie, ça fait 15 ans et personne ne peut me dire encore ce qui est arrivé.»
La disparition a même obsédé M.godbout au point de faire faillite. «J’ai tout perdu, il me restait mes bobettes et mes bas», rappelle les yeux dans l’eau celui qui a pensé au suicide.
Pour s’en sortir, il a dû mettre «le dossier de Nathalie», une grosse valise contenant tous ses documents, au fond d’un garderobe. «Ç’a été mon mandat de paix», dit-il. Malgré la douleur, M. Godbout accepte aujourd’hui de parler de nouveau du dossier dans l’espoir qu’il soit enfin résolu.