Le Journal de Quebec

Conversati­on avec moi-même sur l’austérité

- richard Martineau richard.martineau@quebecorme­dia.com

«Si je me fie au compteur de la dette de l’institut économique de Montréal, la dette du Québec frôle les 277 milliards. Plus de 68 000 $ par contribuab­le.

C’est sûr qu’il faut couper et réduire les dépenses, ça tombe sous le sens! Mais faut-il passer la scie mécanique dans le système de santé et l’éducation? Il me semble que ces deux secteurs devraient être protégés des mesures d’austérité du gouverneme­nt Couillard.

— Premièreme­nt, arrête de parler d’austérité, Richard. L’austérité, c’est quand on diminue les dépenses de l’état. Actuelleme­nt, le gouverneme­nt Couillard ne réduit pas les dépenses, il réduit l’augmentati­on des dépenses, ce qui n’est pas du tout la même chose!

Contrairem­ent à ce que ne cessent de répéter l’opposition et les syndicats, les dépenses de l’état continuent d’augmenter, mais moins rapidement…

— O.K., ce n’est pas à proprement parler des mesures d’austérité. Reste que les profs et les travailleu­rs du milieu de la santé ne cessent de le répéter: ils sont pris à la gorge et doivent faire plus avec moins…

— Est-ce dû à un manque d’argent ou à une mauvaise gestion? Peut-être que si on faisait les choses différemme­nt, on serait plus efficace. Sans ajouter un sou de plus!

On dit toujours qu’il faut plus d’argent, plus d’argent… T’as vu les sommes colossales qu’on investit en santé et en éducation? Des gonzillion­s de dollars par année! Ce sont les deux plus gros postes de dépenses au Québec! Pourtant, les choses ne changent pas…

Si on faisait les choses autrement avant d’investir plus d’argent ?

AVANT DE DÉPENSER

Et si on essayait de faire les choses AUTREMENT, avant de dépenser encore plus d’argent?

Si tu ne cesses de faire couler de l’eau dans ta piscine et qu’elle ne se remplit jamais, c’est peut-être parce qu’elle est percée…

— Ce n’est pas ce que disent les syndicats…

— Richard, depuis quand tu crois aveuglémen­t les syndicats? Ils ne défendent pas l’ensemble des Québécois, ils défendent les intérêts de leurs membres! Les syndicats disent qu’ils sont des agents de changement… Mais en réalité, souvent, ils EMPÊCHENT le changement! Ils veulent que les choses continuent de se faire comme elles se sont toujours faites…

— Oui, mais des parents les appuient, des enfants!

— Richard, bon Dieu…! Je ne te reconnais pas! Regarde les commission­s scolaires. Elles se plaignent toujours d’être prises à la gorge. Est-ce que ça empêche leurs cadres de faire la bamboula à Hawaï tous frais payés?

Ce n’est pas parce que tu es un parent que tu ne peux pas être rempli comme une gourde par un syndicat qui a tout intérêt à se servir de toi!

Rien de plus facile que d’émouvoir les gens en utilisant des enfants, des handicapés et des vieux. C’est à la portée du premier groupe venu.

Or, comme tu le sais, l’émotion est très mauvaise conseillèr­e…

— Mais regarde les centaines de millions de dollars qui ont été dépensés pour rien dans des projets informatiq­ues qui ne vont nulle part !

— Justement, Richard ! Ça prouve que le problème principal n’est pas le manque d’argent, mais l’absence d’encadremen­t, l’absence de mesures qui nous montrent comment l’argent public investi dans nos programmes a été dépensé!»

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