Lever le voile
La députée néodémocrate Annick Papillon ne peut s’empêcher de rêver du jour où elle aura la chance de se mettre le nez dans les dossiers laissés par les conservateurs qui recèlent, elle en est convaincue, de bien mauvaises surprises.
Les dossiers concernant la recherche et la science l’interpellent notamment. Ce n’est pas un retard, ce sont des abysses, qu’ont causés les conservateurs, croit la députée sortante de Québec. En ce qui concerne le comté plus précisément, elle aimerait bien savoir combien a coûté le transfert avorté du Centre de recherche maritime, qu’elle estime avoir sauvé grâce à ses interventions.
Un tel souhait n’aurait pas été possible lors de la dernière élection, en 2011. La vague orange avait pris tout le monde par surprise, emportant du coup tous les députés conservateurs de la région de Québec. Cette fois-ci, le NPD peut se permettre d’espérer former le prochain gouvernement le 19 octobre.
Si les conservateurs n’ont de cesse de dire que le bilan néodémocrate, «c’est zéro dans la région», Mme Papillon le voit tout autrement
VISIBILITÉ DANS LES MÉDIAS
Si les conservateurs n’ont de cesse de dire que le bilan néo-démocrate, «c’est zéro dans la région», Mme Papillon le voit tout autrement. Certes, ses collègues et elle peinent à obtenir une visibilité dans les médias. À Québec, fait-elle remarquer, il y a déjà deux poids lourds de l’actualité, soit le maire Régis Labeaume et l’assemblée nationale.
Ça rend la tâche plus difficile pour un parti d’opposition au fédéral. Une réalité qui, on le sent bien, frustre celle qui a étudié le journalisme à l’université avant d’aboutir à l’institut de la statistique du Québec, puis à la Chambre des communes en 2011.
En revanche, la différence, soutient la jeune femme, s’est fait sentir sur le terrain pour l’équipe du NPD. En étant très présents malgré la distance avec la Chambre des communes, ils ont «connecté» avec les gens et les organismes. «On a pris racine», dit-elle, ajoutant que leur force, c’est le travail de fond, et leur façon de considérer chaque personne.
Il y a quatre ans, cette inconnue du public partait de loin. «Je n’étais pas une madame Boucher qui n’avait pas besoin de mettre de pancartes parce que tout le monde la connaissait», relate-t-elle, faisant référence bien sûr à la défunte mairesse.
Depuis cette première victoire, elle ne compte plus les soupers spaghettis, soirées de danse en ligne, déjeuners communautaires et autres auxquels elle a participé. Elle disait à son équipe, les fins de semaine où elle revenait à Québec: organisez-vous pour que ce soit 24,48, 72 heures de feu, il faut que ça roule.»
AUTRE ÉTAPE
Mme Papillon croise d’ailleurs régulièrement le maire Labeaume dans des activités. Elle qualifie ses relations avec l’élu de «très bonnes.» Lorsque j’évoque ce fameux épisode où elle avait été exclue, et même chassée par le maire, de la cérémonie royale pour Kate et William, le jour de la fête de Québec, elle répond qu’ils sont passés à autre chose.
Alors chef adjoint du NPD, Thomas Mulcair avait dénoncé le fait que c’était la première fois de l’histoire qu’un député fédéral était exclu de la fête de la Ville.
Si elle réserve à son chef l’occasion de rencontrer l’élu pendant la campagne pour discuter des enjeux régionaux, Mmepapillon n’en est pas moins au fait de ses préoccupations et échange davantage avec les conseillers municipaux sur des dossiers précis.