Syndicats furieux contre Québec
La Fédération interprofessionnelle de la santé claque la porte des négociations
Les négociations entre le gouvernement et les employés de l’état ont atteint l’étape de la «provocation», dénoncent infirmières et enseignants.
La Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ) a claqué la porte des négociations, au moins jusqu’au début octobre, après avoir pris connaissance de la dernière proposition du gouvernement mardi. «On a reçu des gifles, ça ne nous tente pas d’aller en chercher d’autres. Qu’il nous fasse un nouveau dépôt qui aura du bon sens et on va discuter. On n’est pas capable de travailler avec ce qu’il a déposé. Ça fait huit mois qu’on discute», a fulminé la présidente de la FIQ, Régine Laurent.
Le gouvernement persiste à geler les salaires des infirmières pendant deux ans, à abolir différentes primes et demande à pouvoir affecter des infirmières à plusieurs dizaines de kilomètres de chez elles, se plaint la FIQ. «Philippe Couillard et Gaétan Barrette enrichissent à coups de centaines de millions leurs amis médecins, mais veulent appauvrir les professionnelles en soins», a ragé Régine Laurent.
Les syndicats représentant les enseignants sont tout aussi furieux. La proposi- tion faite lundi par le gouvernement a semé la «colère et l’indignation» tant dans les rangs de la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE) que dans la Fédération autonome de l’enseignement (FAE), deux syndicats représentant ensemble près de 100000 enseignants.
PIÈGE TENDU
Après avoir demandé à porter de 32 à 35heures, le temps de présence des enseignants à l’école, Québec demande à inscrire 40 heures dans la prochaine convention collective. Même si elle soutient que les enseignants travaillent 41 heures par semaine, la FSE refuse la demande patronale, flairant un piège tendu par l’employeur qui, à son avis, souhaite dire aux enseignants quelles tâches accomplir. «Entre les 32 heures et les 41 heures, c’est notre autonomie. On a besoin de ce temps pour approfondir l’aide qu’on peut apporter aux élèves», a statué la présidente de la FSE, Josée Scalabrini.
Après 56journées de négociation, le gouvernement veut toujours augmenter la tâche des enseignants, dénonce le président de la FAE Sylvain Malette. La FAE prévoit tenir trois jours de grève.
Le président du Conseil du trésor, Martin Coiteux, a plaidé que les propositions du gouvernement pouvaient amener un règlement satisfaisant. «Il y a sur la table ce qu’il faut pour progresser», a dit M. Coiteux.