Le Journal de Quebec

Mille emplois en péril chez les brasseurs

- Pierre Couture

L’abandon de la bouteille brune chez les grands brasseurs de bière se traduira par la perte de 1000 emplois au Québec, estime une coalition de travailleu­rs de l’industrie.

«On va assister à d’importante­s pertes d’emplois. C’est un millier de postes qui sont en jeu», a indiqué hier au Journal le président du syndicat CSN de la brasserie Labatt, Sylvain Moreau.

Depuis quelques années, les brasseurs de bière se tournent de plus en plus vers les canettes et des bouteilles non réutilisab­les pour commercial­iser leurs bières au Québec. Certains grands brasseurs soutiennen­t que les ventes de canettes et de bières importées représente­nt maintenant jusqu’à 60 % de leur chiffre d’affaires.

Bouteille économique

Chez Labatt, par exemple, une ligne de remplissag­e de canettes nécessite la présence d’environ quatre travailleu­rs contre 15 pour une ligne d’embouteill­age.

«On craint, comme à Vancouver, que des lignes complètes d’embouteill­age disparaiss­ent du Québec pour être centralisé­es à Toronto», fait valoir le vice-président du syndicat de la brasserie Molson, Benoît Turcotte.

La coalition de travailleu­rs de la CSN et de la FTQ (Teamster et TUAC) croit également que la bouteille brune n’est pas seulement économique, mais aussi écologique.

Le taux de récupérati­on des canettes au Québec ne serait que de 70% alors qu’il est de 80 % pour les bouteilles brunes (jusqu’à 17 fois recyclées).

Pour protéger l’utilisatio­n de la bouteille brune, la coalition de syndicats demande à Québec de hausser de 20% le prix minimum de la bière vendue dans des contenants à remplissag­e unique comme les canettes et les bières importées en bouteilles comme Heineken et Corona.

Gros sous en jeu

Cette sortie des syndicats arrive alors que Québec doit bientôt décider s’il reconduit une entente avec Recyc-québec et les brasseurs.

Cette entente prévoit notamment des pénalités sur chaque contenant de remplissag­e unique vendu (comme des canettes et bouteilles non réutilisab­les) audelà des 37,5 % des ventes d’une compagnie au Québec.

Pour l’heure, les grands brasseurs se disent contre une hausse du prix minimum de la bière et réclament l’abolition des pénalités lorsqu’ils dépassent le seuil de 37,5 % de contenants à remplissag­e unique.

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