Le gouvernement s’engage à revoir la vérification des antécédents
L’actionnaire et administratrice de garderies privées dont le mari est un proche de la mafia a passé à travers les mailles de la loi, a reconnu le gouvernement, qui s’engage à revoir la vérification des antécédents des personnes en relation avec les enfants dans le réseau des services de garde.
Le Journal a révélé hier que Polisena Delle Donne, conjointe du narcotrafiquant notoire Giuseppe Torre, un ancien acteur important du clan Rizzuto, était impliquée dans des garderies à Deux-Montagnes, Laval, Pierrefonds et Montréal-nord.
La ministre de la Famille, Francine Charbonneau, a voulu se faire rassurante en affirmant que la sécurité des enfants n’avait jamais été menacée. Elle a indiqué qu’à l’instar de toute personne étant en lien direct ou indirect avec des enfants dans le réseau des garderies, Mme Delle Donne avait fait l’objet d’une enquête afin de vérifier ses antécédents judiciaires.
«C’est une étude faite par le service de la police, qui regarde la fraude, le vol, les actes inappropriés, a-t-elle expliqué. On va même jusqu’à voir les comportements à risque parce que les gens qui gravitent à l’entour de nos enfants se doivent d’être des gens professionnels et compétents.»
Ces vérifications n’ont visiblement pas empêché Mme Delle Donne de s’impliquer dans quatre garderies, a fait remarquer le porte-parole du Parti québécois en matière de sécurité publique, Pascal Bérubé. Ce dernier peinait à comprendre comment sa relation avec Giuseppe Torre avait pu passer inaperçue.
«Il a été condamné à 14 ans de prison pour importation de centaines de kilos de cocaïne à l’aéroport Pierre-elliottTrudeau. C’est donc un des criminels les plus connus au Québec», a-t-il soutenu.
CAS SIMILAIRE
Pascal Bérubé a rappelé qu’en juin dernier, la ministre Charbonneau s’était engagée à revoir les vérifications, après que Radio-canada eut révélé un cas similaire à celui de Mme Delle Donne.
«Comment est-ce possible qu’on revienne avec cet enjeu-là alors qu’en juin, ça devait être réglé?» a-t-il demandé.
La porte-parole de la Coalition avenir Québec en matière de famille, Lise Lavallée, a abondé dans le même sens.
«Ça fait deux cas qui sortent en peu de temps, mais il n’y a pas d’action. Ça ne bouge pas», a-t-elle déploré.
Mme Lavallée a exigé un resserrement des critères de vérification, afin d’inclure les membres de la famille immédiate des demandeurs de permis de garderie.