Le pape, Obama et Xi Jinping
Par un curieux hasard, le pape François et Xi Jinping sont en visite officielle aux États-unis. Une rencontre entre les deux hommes est même possible aujourd’hui. Le président Obama a certainement tenté d’arranger au moins un échange de poignée de main entre eux.
La présence simultanée du pape et du président chinois aux États-unis a quelque chose de très symbolique.
Le pape ne possède aucune armée, comme Staline l’avait fait remarquer à la blague. Mais il influence profondément une certaine opinion publique partout dans le monde. Après tout, l’église catholique compte environ un milliard et 200 millions de fidèles. En plus, près de 500 000 religieux sont aux ordres du pape. Il s’agit bel et bien d’une armée qui combat sur le terrain de l’opinion publique.
DEUXIÈME ARMÉE AU MONDE
Le président chinois est à la tête de la deuxième armée la plus puissante au monde, après celle des États-Unis. En termes de financement, l’armée chinoise vaut le tiers de l’armée américaine. Mais si Pékin continue à investir dans son armée au même rythme que dans les dernières années, alors vers 2025, l’armée chinoise atteindra le même niveau de financement que celui de l’armée américaine.
Les désaccords entre le pape et les dirigeants américains sont peu nombreux. Le pape est en faveur des politiques qui visent à contrer les chan- gements climatiques. Il est en faveur de l’ouverture des États-unis aux immigrants. Cela déplaît aux républicains. Le pape veut aussi que les lois se plient aux convictions religieuses de l’église catholique.
Là-dessus, il n’y a rien de nouveau. Les dirigeants politiques ont toujours tenté de combattre l’influence de l’église.
BEAUCOUP DE LITIGES
En comparaison, les litiges entre les États-unis et la Chine sont nombreux et profonds. Par exemple, les dossiers de cyberespionnage empoisonnent les relations entre Pékin et Washington. Et puis les deux pays rivalisent pour conquérir des marchés ou pour contrôler les ressources naturelles qui leur sont essentielles. La construction d’îles artificielles chinoises en mer de Chine, dans ce que les États-unis considèrent comme des eaux internationales, augmente les risques de conflit entre les deux pays.
Les désaccords entre le pape et les dirigeants américains sont peu nombreux
UN PEU D’ESPOIR
Hier soir, lors d’un grand discours prononcé à Seattle, le président chinois a évoqué le soutien mutuel entre la Chine et les États-unis pour résoudre divers problèmes mondiaux.
Au-delà des belles paroles, les problèmes d’environnement sont ceux où la Chine et les États-unis peuvent le mieux coopérer. Hélas, jusqu’à présent, cette coopération est demeurée bien faible.
Qui sait, le pape pourra peut-être persuader les opinions publiques de faire davantage pression dans ce domaine sur les gouvernements chinois et américain.
Une poignée de main en sol américain entre le pape et le président chinois serait peut-être le signe que quelque chose commence à changer.