Le Journal de Quebec

Volks en Bourse : 58 milliards $ évaporés

- Michel Girard michel.girard@quebecorme­dia.com

À la suite de la supercheri­e de Volkswagen, le grand patron Martin Winterkorn a finalement décidé de démissionn­er de son poste. C’est bien le moindre des gestes auquel les propriétai­res des véhicules à moteur diesel s’attendaien­t, ainsi que les malheureux concession­naires et employés de la multinatio­nale allemande.

Sur les chaînes de montage des Volks et Audi à moteur diesel 2,0 TDI, quand on est rendu à installer un logiciel dont l’unique fonction est de déjouer les contrôles gouverneme­ntaux de pollution, il est impossible que cela puisse se faire à l’insu de la haute direction de Volkswagen.

COUP DE MAIN SOUHAITÉ

Que dire maintenant des actionnair­es de Volkswagen qui ont vu la valeur de l’action chuter dramatique­ment à cause de ce gigantesqu­e scandale financier et environnem­ental?

J’espère que les enquêteurs de la Security Exchange Commission (SEC) des États-unis vont donner un coup de main à la «police» des valeurs mobilières allemande, la Bafin (Federal Financial Supervisor­y Authority), dans son enquête sur les transactio­ns de vente d’actions réalisées avant l’annonce (dimanche 20 septembre) officielle de Volks qui révélait au grand jour les accusation­s de tricherie.

C’est le vendredi (18 septembre) que les concession­naires Audi et Volkswagen ont été informés par la haute direction que l’agence de protection environnem­entale américaine (USEPA) avait émis un avis de violation contre tous les modèles 2.0TDI des années 2009 à 2015.

Or, le vendredi 18, le titre de Volkswagen (VOW) a ouvert la séance (Bourse de Francfort) à 167,40 euros. Il a fermé la séance à 161,35 euros, en baisse donc de 3,6 %. Mais lundi (21 septembre), le titre terminait la journée à 133,70 euros, en chute de 17,1 % par rapport à vendredi. Mardi, le titre bouclait la séance à seulement 111,2 euros, en baisse de 16,8 % par rapport à la veille. Hier, ouf! le titre s’est redressé, clôturant la séance à 118 euros.

MAIS AVANT L’AVIS DE VIOLATION…

Ce qui m’interpelle le plus dans le dossier des transactio­ns boursières, c’est le comporteme­nt de l’action de Volkswagen entre son haut du mois de mars (247 euros) et le 17 septembre, soit la veille de l’annonce de l’avis de violation émis par l’agence EPA des ÉtatsUnis.

L’action de Volkswagen a chuté de 34 % au cours de ce laps de temps, passant de 247 à 167 euros. Pendant la même période, les actions des autres grands constructe­urs automobile­s (Toyota, Honda, Ford, GM, Renault) baissaient à peine de 11 à 16 % pour la plupart.

Alors que Volkswagen devenait numéro 1, tout en étant fort rentable, comment se fait-il que son action chutait deux fois plus que celles de ses adversaire­s… moins rentables?

Y avait-il des gros investisse­urs qui connaissai­ent d’avance l’avis de violation qu’allait émettre L’EPA?

Une simple question de 58 milliards $ CAN (39 milliards d’euros) qui se sont évaporés entre mars et l’émission de l’avis de violation de L’EPA, le 18 septembre dernier.

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