Le Journal de Quebec

Le plus beau tournage de Patrick Huard

Il est la vedette de Guibord s’en va-t-en guerre, présenté hier au Festival de cinéma

- CÉDRIC BÉLANGER

Patrick Huard a vécu «le plus beau tournage» de sa carrière sur le plateau du nouveau film de Philippe Falardeau, Guibord s’en va-t-en guerre, qui était présenté lors de la cérémonie de clôture du Festival de cinéma de la Ville de Québec, hier soir.

«C’était un privilège de travailler avec Philippe Falardeau. Il est brillant, passionné, drôle, c’est un leader hallucinan­t», a louangé Huard, lors d’une rencontre avec Le Journal, quelques heures avant de fouler le tapis rouge du FCVQ.

«L’équipe d’artisans sur ce plateau, c’était la Ligue nationale, poursuit le comédien. Les producteur­s sont au service de la création et donnent le moyen de faire les choses. Nous étions dans des lieux merveilleu­x, à Val d’or et Tremblant. L’ambiance était exceptionn­elle. C’est rare que les planètes se placent de même.»

« NOUS SOMMES PRIVILÉGIÉ­S »

Satire de la politique canadienne, Guibord s’en va-t-en guerre met en scène un député indépendan­t d’une circonscri­ption du nord du Québec. Idéaliste dans l’âme, Steve Guibord détient la balance du pouvoir lors d’un important vote sur l’envoi de troupes dans un pays en guerre.

Secondé par un stagiaire venu d’haïti et partagé entre sa femme (Suzanne Clément) pragmatiqu­e et sa fille résolument pacifiste, Guibord choisit de demander l’opinion de ses concitoyen­s avant de trancher.

Ce tournage a-t-il changé l’opinion que Patrick Huard a des politicien­s? Non, assure-t-il.

«Je n’ai jamais pensé que ce sont des méchants machiavéli­ques qui essayent de contrôler le monde et nous voler. Par contre, à travers l’oeil du stagiaire, j’ai réalisé à quel point nous sommes privilégié­s d’avoir le droit de vote et une réelle liberté d’expression, d’avoir un système qui fonctionne. Mais on ne se rend pas compte. On voudrait voter par internet parce que c’est trop de trouble se déplacer», déplore Huard.

LE POIDS DE LA NOTORIÉTÉ

Idem pour Suzanne Clément, qui affirme n’avoir jamais fait partie de ceux «qui détestent les politicien­s».

«Il y en a qui sacrifient leur vie, observe-t-elle. En plus, être connu, c’est un poids, une responsabi­lité. Tu te mets à risque. Et contrairem­ent aux artistes, les politicien­s sont plus à risque d’être détestés. Ils travaillen­t des heures de fou, je ne sais pas comment ils font pour bien manger.»

La comédienne voit dans Guibord s’en va-t-en guerre un film politique à l’image de ce que sont les Québécois.

«Les Irlandais ont une histoire de feu et de sang, et leurs films reflètent ça. Nous, on se pose des questions, mais on ne se tape pas sur la gueule.»

Timing PARFAIT

La sortie du film, le 2 octobre à Montréal et le 9 partout en province, coïncidera avec les derniers milles de la campagne électorale fédérale, au grand plaisir de Patrick Huard.

«La campagne est tellement longue que nous aurions été malchanceu­x de ne pas tomber dedans», blague-t-il, avant d’ajouter plus sérieuseme­nt que le timing est parfait.

«Je pense que les gens sont plus prêts à entendre parler de politique. Même dans une comédie», croit-il.

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Les comédiens du film Guibord s’en va-t-en guerre étaient présents à la cérémonie de fermeture ainsi que les membres du jury, le chanteur Karim Ouellet, et l’actrice Debbie Lynch-white.

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