Une nouvelle mission pour Jean-jacques Daigneault
Il s’occupera maintenant de l’avantage numérique
Zéro en deux. C’était la fiche du Canadien en supériorité numérique face aux Maple Leafs de Toronto lors du premier match préparatoire. Même si cette statistique reste des plus banales, les unités spéciales ont monopolisé l’attention en ce septième jour du camp.
«Je suis surpris que vous ne me posiez pas une question sur mon avantage numérique», a ironisé Michel Therrien aux journalistes au lendemain de cette défaite de 2 à 1 en prolongation contre les Leafs.
Immédiatement après cette petite phrase lancée à la blague, Therrien a répondu à une question sur le rôle qu’exercera Craig Ramsay au sein de l’équipe. En faisant une courte description des tâches de Ramsay, l’entraîneur en chef du CH a dévoilé un jeu de chaises musicales au sein de son groupe d’adjoints.
«Craig travaillera avec Jean-jacques Daigneault, a d’abord dit Therrien. J’ai donné différentes responsabilités à mes entraîneurs cette saison. Jean-jacques sera notre homme pour diriger l’avantage numérique. Il aura une grande collaboration avec Craig. Daniel Lacroix et Clément Jodoin s’occuperont du jeu en infériorité numérique. Craig a une tonne d’expérience et il partagera ses idées avec nous.»
LE RETOUR DE LA PEUR…
L’an dernier, le Tricolore a terminé au 23e rang de la LNH avec un taux d’efficacité de 16,5 % en supériorité numérique.
«Ce n’était pas acceptable comme rendement, a affirmé le défenseur P.K. Subban. Il est temps de redevenir une équipe dangereuse en avantage numérique, il faut que nos rivaux recommencent à avoir peur de nous. Quand ton jeu à cinq contre quatre fait des ravages, ça ouvre encore plus d’options à cinq contre cinq puisque l’équipe adverse ne veut pas se retrouver au banc des punitions.»
D’ici les prochains jours, Daigneault sortira donc son crayon et son tableau afin de dessiner les bons schémas pour recréer ce fameux sentiment de peur, décrit par Subban.
UNE TÊTE D’ATTAQUE
Défenseur de métier dans la LNH avec 899 matchs derrière la cravate, Daigneault a toujours agi comme mentor pour les jeunes arrières depuis ses débuts comme adjoint en 2006-2007 avec le Wolf Pack de Hartford, le club-école des Rangers de New York.
À ses trois premières saisons à Montréal, Daigneault a principalement rempli des mandats défensifs. Therrien a justifié ce changement de philosophie par une multitude de facteurs.
«Je n’ai jamais eu peur de faire des changements au cours de ma carrière comme entraîneur, a rappelé Therrien. Nous n’étions pas heureux de nos rendements en supériorité numérique. C’est bon d’amener une nouvelle voix et de nouvelles idées.
«Pour avoir déjà joué avec Jean-Jacques, je sais qu’il a une bonne tête pour l’avantage numérique, a-t-il poursuivi. Il apportera de bonnes idées à l’équipe.»
À l’exception d’alexander Semin et de Jeff Petry, qui sera là dès le premier match de la saison, le CH aura sensiblement les mêmes munitions pour son jeu avec un homme en plus sur la glace.
«Semin a de très bonnes habiletés, mais on s’attend aussi à voir Alex Galchenyuk jouer un plus grand rôle, a répliqué Therrien. Quand on met ça en place, on croit qu’on est capable de devenir une meilleure équipe dans cette importante facette.»
PAS UNE RÉTROGRADATION
Avec le départ de Gerard Gallant comme entraîneur en chef chez les Panthers de la Floride la saison dernière, Marc Bergevin avait comblé ce vide au sein de son personnel d’entraîneur en faisant l’embauche de Daniel Lacroix. L’ancien adjoint à Alain Vigneault avec les Rangers de New York s’était fait confier l’ancienne tâche de Gallant, soit l’avantage numérique.
Après une seule saison, Lacroix aura maintenant une commande inverse avec le désavantage numérique.
«Il a bien pris ça, a souligné Therrien. On ne le tasse pas, on lui donne une nouvelle responsabilité. Il a hâte de travailler avec les gars en infériorité numérique. Il a aussi une bonne expérience à ce chapitre.»