Des policiers plus craintifs sur les routes
Certains policiers de Québec se montrent désormais craintifs face à la conduite d’urgence, une insécurité découlant des accusations criminelles et blâmes déontologiques déposés récemment contre une poignée de leurs confrères.
Une accusation de conduite dangereuse causant la mort envers l’agent Simon Beaulieu, accusé dans le dossier du cycliste Guy Blouin, décédé en 2014, ou le blâme déontologique du sergent Jean Caron pour avoir causé un accident durant lequel un homme a été grièvement blessé, en 2013: voilà le genre de scénario qui a touché le Service de police de la Ville de Québec.
«C’est sûr qu’il y a toujours une cer- taine crainte après ça. Les gens ont peur de faire un accident et de se ramasser avec des problèmes déontologiques ou judiciaires. Ce n’est pas généralisé, mais quand il arrive des choses de même, ils sont plus sensibles à ça», reconnaît Marc Richard, président de la Fraternité des policiers et policières de Québec.
DANS LES LIMITES
M. Richard rappelle que les policiers sont constamment sur la route, 24 h sur 24, 365 jours par année et dans toutes les conditions imaginables. Suivant les conditions météorologiques, le trafic, l’état de la chaussée, un accident peut arriver. «On travaille avec un véhicule, on peut être mis en situation d’urgence assez régulièrement, il y a toujours un petit risque à ça. Il n’y a pas de recette miracle. Mais personne ne part le matin en se disant qu’il va faire un accident aujourd’hui», poursuit-il.
Le président du syndicat se veut rassurant auprès de ses membres. En faisant leur travail correctement, dans leurs limites et de façon consciencieuse, tout devrait bien se dérouler. «Il ne faut pas arrêter de travailler pour ça.»
Même son de cloche du côté de Martin Dionne, policier à la Ville de Québec et instructeur de conduite à l’école nationale de police. «Quand je vois ça, je ne me dis pas que je ne ferai plus d’appel d’urgence, jamais. On doit travailler avec diligence, mais ce n’est pas toujours évident à faire.»