Le Journal de Quebec

Le pari d’antoine Dubé

- KARINE GAGNON Chroniqueu­se municipale karine.gagnon@quebecorme­dia.com

Vieux routier du Bloc québécois, Antoine Dubé mise sur son expérience et le fait qu’il est très connu dans son comté pour signer une quatrième victoire contre un député indélogeab­le depuis 2006, le conservate­ur Steven Blaney.

Le candidat dans Bellechass­e-les EtcheminsL­évis, qui a encaissé sa première défaite électorale le jour où il a quitté le Bloc pour joindre les rangs du PQ en 2003, a décidé de revenir en politique fédérale parce que Gilles Duceppe revenait lui aussi. Le fait que Pierre Karl Péladeau soit le chef du PQ, à Québec, l’a également motivé.

Indépendan­tiste convaincu, M. Dubé mise sur le fait qu’il y a encore un bon fond souveraini­ste, sur la Rive-sud, pour gagner des votes. Celui qui fut élu député du bloc à trois reprises, en 1993, 1997 et 2000 n’a pas de local. Il parcourt son très grand comté — une heure et demie de route d’un bout à l’autre, mentionne-t-il — pour rencontrer le plus de gens possible.

SÉRIEUX RIVAL

Admettant que le Bloc va peut-être manquer de temps et que le défi est grand, M. Dubé sait qu’il a aussi une longue pente à remonter. Mais il se sent dans son élément et fera tout pour gagner, clame-t-il. Il aurait pu choisir un autre comté, qui aurait été plus facile à gagner. Il est toutefois chez lui, connaît les besoins de ce milieu où il vit et qu’il aime. Il a choisi d’écouter son coeur et ses conviction­s.

Le député conservate­ur Steven Blaney, avec sa bouille sympathiqu­e, est néanmoins très apprécié de la population. M. Dubé profite d’ailleurs de notre entretien pour décocher de nombreuses flèches à son sujet, mentionnan­t à peine ses autres rivaux. M. Dubé croit notamment que le projet d’oléoduc, auquel il s’oppose fermement, mais que M. Blaney soutient, n’apportera que peu de retombées économique­s en plus de menacer les cours d’eau.

Le candidat entend faire ressortir que son rival conservate­ur n’a été qu’un «député des bonnes intentions», mais qui n’a pas livré même s’il était du bon bord et qu’il était ministre. Il pense à la Davie, pour laquelle M. Blaney n’a rien fait à son avis.

PROPRIÉTÉ DU PONT

Il songe aussi au pont de Québec, qui continue de rouiller. Il rappelle à ce sujet le geste d’éclat qu’avaient posé les députés du Bloc, il y a plusieurs années, en distribuan­t à chaque député un bout rouillé du Pont. Il estime que les pressions du Bloc ont fait bouger le gouverneme­nt, à l’époque, pour conclure une entente avec le CN.

Aujourd’hui, M. Dubé croit que le gouverneme­nt fédéral aurait dû garder la propriété du pont. «Mon idée, je la lance, annonce-t-il sur un ton décidé, ajoutant qu’il espère obtenir des appuis du public pour faire lever l’idée. Ils nous ont dit (en parlant de M. Duceppe et de l’organisati­on du Bloc) qu’on pouvait prendre de l’initiative, alors voilà: il faut que le pont retourne à des fonds publics.»

M. Dubé pense à une propriété qui pourrait être partagée entre les différents gouverneme­nts, et qui pourrait appeler à une contributi­on des villes de Lévis et Québec. Il propose une nationalis­ation du pont de Québec, en d’autres termes.

On verra ce qu’en pense son chef, Gilles Duceppe, qui doit rencontrer le maire Labeaume ce matin, et qui en sera à sa seconde visite à Québec depuis le début de la campagne.

Antoine Dubé sait qu’il a une longue pente à remonter

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