Plus de 700 morts dans une bousculade
Des pèlerins ont perdu la vie après un choc entre deux foules circulant en sens contraire
MINA, Arabie saoudite | (AFP) Plus de 700 fidèles ont été tués et 800 blessés dans une bousculade hier à Mina près de La Mecque, l’un des pires drames à frapper le grand pèlerinage dans le premier lieu saint de l’islam.
Selon le dernier bilan fourni au moment d’écrire ces lignes, 717 personnes ont péri et 863 ont été blessées.
Il s’agit de la tragédie la plus meurtrière à endeuiller ce pèlerinage, appelé le hadj, depuis 25 ans en Arabie saoudite.
La bousculade, qui coïncide avec l’aïd alAdha, fête musulmane du sacrifice, s’est produite lors du rituel de la lapidation de Satan, durant lequel les pèlerins jettent des cailloux vers trois stèles le représentant. Un choc entre une marée humaine quittant l’une des stèles et une foule venant en sens inverse a provoqué le drame, selon un responsable du ministère de la Santé.
La tragédie s’est produite près du Jamarat Bridge, érigé au cours de la dernière décennie pour un coût de plus d’un milliard $ et qui était censé éviter justement qu’une foule n’entre en collision avec une autre.
RÉVISION DES PLANS
En raison de la chaleur, «les gens étaient déjà déshydratés et s’évanouissaient. Les pèlerins trébuchaient les uns sur les autres», a par ailleurs raconté un pèlerin soudanien.
Le roi Salmane d’arabie saoudite, qui a reçu en soirée hier les responsables du hadj, a dit avoir ordonné «une révision des plans» d’organisation du pèlerinage pour que les fidèles «accomplissent leurs rituels en toute sécurité».
Le ministère saoudien de l’intérieur a déclaré avoir déployé plus de 100 000 policiers pour assurer la sécurité des pèlerins, contrôler la circulation et canaliser les foules entre les différents sites religieux qui sont situés dans des espaces relativement rapprochés.
Cependant, la compréhension de la langue et des indications données par les autorités est une des causes étudiées.
Selon Irfan al-alawi, cofondateur de l’islamic Heritage Research Foundation, basée à La Mecque, les policiers chargés de la sécurité au hadj manquent de compétences dans les langues et n’ont pas été suffisamment formés.