De Stastny à P.K. Subban
P.K. Subban n’est pas le capitaine, mais il montre la voie. Exactement comme Subban s’est engagé envers sa communauté d’accueil avec son don de 10 millions $ sur 7 ans, le Canadien doit renouveler son engagement envers le seul peuple français d’amérique, celui qui l’aime inconditionnellement depuis plus d’un siècle! Le «Je t’aime moi non plus» de l’ère Gillette a trop duré.
Dans ce sport professionnel de gros millions où la loyauté est une denrée rare, le sentiment d’appartenance, le vrai, s’acquiert grâce à l’engagement.
Tu aimes ta ville d’accueil en tant que joueur? Tu le lui montres en ayant des égards envers elle – en parlant sa langue – et en t’y investissant corps et âme.
À Montréal, qui bientôt soufflera ses 375 bougies, l’ancienne Ville-marie fondée par le sieur de Maisonneuve et Jeanne Mance, le capitaine de l’équipe de hockey se doit absolument de parler le français.
Max Pacioretty fait déjà beaucoup mieux que Saku «No French» Koivu. Il lui reste des croûtes à manger avant de rattraper P.K. Et l’exemple à imiter demeure celui d’un Peter Stastny, ancien capitaine des Nordiques, qui sait que le respect du Québec commande d’apprendre le français.
RÉCIPROCITÉ
Pour la même raison que des hommes et des femmes s’épousent, prononcent des voeux solennels devant public, font des sa- crifices l’un pour l’autre, le joueur du Canadien qui veut s’inscrire dans la lignée de la Sainte Flanelle et des glorieux doit se «commettre» – comme l’a fait Subban.
Pour montrer qu’il est autre chose qu’un mercenaire volage toujours prêt à changer d’équipe pour pouvoir se payer un plus gros yacht, le joueur du Canadien doit faire en sorte que c’est inimaginable de l’échanger tellement il fait partie de nous.
Avant, l’appartenance d’un joueur allait de soi. Il était né ici, alors il était des nôtres. Maintenant que les joueurs viennent de partout, la situation est différente. Nous, public québécois, nous aurons beau adopter un joueur d’ailleurs, ce dernier ne sera vraiment des nôtres que si, et seulement si, il adopte le Québec en retour.
P.K. est l’exception. Souhaitons qu’il devienne la norme.
Un seul bémol: j’aurais aimé qu’une moitié des 10 millions aille à Sainte-justine et pas seulement à l’hôpital de Montréal pour enfants même si j’ai le plus grand respect pour cette institution anglophone qui respecte le français et le Québec.
RAVIVER LA FLAMME
Dimanche, mon collègue Pierre Martin suggérait dans ces pages que le CH mette l’accent sur le «é» de Montréal sur ses articles promotionnels. J’abonde dans son sens et je suggère à M. Molson d’aller plus loin: ajoutons – à l’instar des Alouettes – le drapeau québécois en arrière du casque.
En plus de la chanson de Loco Locass pour souligner les buts, pourquoi ne pas commander des oeuvres de chanteurs d’ici exprès pour le hockey? Et en plus de l’orgue, l’instrument par excellence du hockey, pourquoi pas un orchestre pour animer les entractes?
Le Canadien n’est pas une équipe ordinaire! C’est l’équipe d’un peuple. C’est une religion. Pourquoi ne pas redonner à l’amphithéâtre actuel pendant les parties une partie du cachet patrimonial qui faisait la magie de l’ancien Forum de sorte que le Centre Bell cesse d’avoir des airs de CPE géant hyperaméricanisé pour redevenir un temple? Ensuite, pour raviver la flamme de l’âme perdue du Canadien, il ne manquera plus que la résurrection des Nordiques qui, espérons-le, en profiteront pour améliorer leur logo en forme de sabot digne d’une enseigne de pataterie.