Discours historique du pape devant le Congrès américain
François rappelle aux élus américains leurs responsabilités mondiales
WASHINGTON AFP) Au lendemain de sa rencontre avec Barack Obama, le pape François a appelé hier au Congrès les élus américains qui l’ont ovationné, à assumer leurs responsabilités mondiales, en maîtrisant les maux du réchauffement climatique, du rejet des immigrés et des ventes d’armes.
Durant ce discours de 55 minutes au Congrès, le premier d’un pape, plus de 500 représentants et sénateurs s’étaient pressés dans l’hémicycle de la Chambre des représentants avec des juges de la Cour suprême et des membres de l’exécutif, dont le vice-président Joe Biden.
Son discours a été interrompu par plusieurs salves d’applaudissements. Il avait commencé son message par un hommage à cette «maison des hommes courageux» et par une évocation des «rêves américains» et des grandes fi- gures de la nation, d’abraham Lincoln et Martin Luther King.
Le rêve de Martin Luther King «continue de nous inspirer tous», a-t-il lancé.
Le pape a achevé sur «God bless you», alors que 90 % des élus sont de confessions chrétiennes.
L’accueil des républicains, majoritaires au Congrès, a été poli et ils n’ont montré qu’à de rares reprises leur désaccord, refusant, par exemple, d’applaudir les mots du pape sur l’environnement. Mais ils ont vivement salué son passage sur la famille, «menacée», et la protection de la vie «à chaque étape», une référence à l’avortement.
MISE EN GARDE
«La famille est menacée, peut-être comme jamais auparavant, de l’intérieur comme de l’extérieur», avait-il lancé.
Le pape avait fait son entrée dans la Chambre peu après 14 h T.U., et son discours a été prononcé dans un anglais la- borieux, avec un fort accent argentin.
François a mis en garde les élus américains contre le danger du «fondamentalisme», religieux ou non, et le «réductionnisme simpliste qui voit seulement le bien ou le mal, ou les justes et les pécheurs», une pique aux ultraconservateurs.
Il a appelé à «éliminer les nouvelles formes d’esclavage» et à répondre à «une crise de réfugiés d’une ampleur inconnue depuis la Seconde Guerre mondiale».
Il a aussi demandé «l’abolition totale de la peine de mort».
Sur le plan économique, il a invité à défendre «le bien commun qu’est la terre». «J’ai invité à un effort courageux pour inverser les effets les plus graves de la détérioration environnementale causée par l’activité humaine. Je n’ai aucun doute que les États-unis, et ce Congrès, ont un rôle important à jouer».
Il a soutenu les progrès dans la résolution des tensions internationales, sans mentionner nommément Cuba ou l’iran.