Le Journal de Quebec

Jeunes et victimes de discrimina­tion ?

Les employeurs leur donneraien­t des conditions de travail moins avantageus­es

- RÉGYS CARON

Les jeunes qui entrent sur le marché du travail se disent victimes de discrimina­tion de la part des employeurs et demandent au gouverneme­nt d’intervenir.

Les jeunes travailleu­rs se disent confinés à demeure dans des emplois précaires avec des statuts d’employés temporaire­s, surnumérai­res, à temps partiel, etc. À la précarité d’emploi s’ajoutent des régimes de retraite et d’assurance collective moins avantageux.

MESURES

Par exemple, à l’intérieur d’une même entreprise, de jeunes travailleu­rs ont dû accepter d’avoir un régime de retraite à cotisation­s déterminée­s alors que leurs collègues aînés disposent toujours d’un fonds de retraite à prestation­s déterminée­s, beaucoup plus avantageux parce qu’il garantit un niveau de revenu à la retraite.

«Ces mesures permettent en fonction d’une date d’embauche d’offrir des conditions de travail inférieure­s à de jeunes travailleu­rs même s’ils accompliss­ent exactement les mêmes tâches que les autres personnes qui étaient déjà à l’emploi. Il s’agit d’une discrimina­tion indirecte basée sur l’âge qui touche les jeunes de plein fouet», a déploré Nolywé Delannon, présidente de Force Jeunesse, à l’occasion d’une conférence de presse.

Les mesures discrimina­toires en fonction de l’âge sont interdites au sujet des salaires depuis 1999, mais cette interdicti­on ne couvre pas les régimes de retraite et d’assurance collective, a précisé Mme Delannon. «Nous demandons de clarifier la portée de la loi de façon à ce qu’il n’y ait aucune ambiguïté sur le fait que les régimes de retraite et les régimes d’assurance collective soient inclus dans l’interdicti­on de prati-

quer des clauses de disparité.»

«INIQUITÉ INTERGÉNÉR­ATIONNELLE»

Les syndicats tentent tant bien que mal d’empêcher cette discrimina­tion, sauf qu’ils signent des convention­s collective­s où ces clauses existent. «Il y a des clauses négociées de disparités de traitement, on ne s’en cache pas, reconnaît Patrick Rondeau, conseiller à la FTQ. Ces clauses-là sont amenées par le patronat, dans un contexte de difficulté financière. On voit une iniquité intergénér­ationnelle dans les milieux de travail.»

La FTQ et la CSN appuient les groupes de jeunes dans leur demande au gouverneme­nt d’interdire de telles disparités. «On voit aussi apparaître les travailleu­rs temporaire­s, surnumérai­res. Ça existe depuis longtemps, mais ça a pris de l’ampleur, c’est de longue durée. Une grande majorité de travailleu­rs aspirent à la sécurité d’emploi», explique Julie Marquis de la CSN.

Newspapers in French

Newspapers from Canada