Plekanec : un cas particulier
Tomas Plekanec n’a pas la réputation d’un Steven Stamkos. Ni d’un Anze Kopitar, d’un Brent Seabrook ou d’un Eric Staal.
Par contre, même s’il ne possède pas le talent des joueurs énumérés, même si ses actions n’ont pas mené son équipe à la grande finale de la Coupe Stanley, il reste que son rôle dans l’organisation, au fil des ans, lui a conféré un statut particulier.
L’an dernier, il a terminé la saison avec 60 points, dont 26 buts. Année après année, il se maintient parmi les meneurs en attaque au sein de sa formation tout en étant un pilier dans les missions défensives.
Pendant le calendrier régulier, il joue un rôle de premier plan dans les succès de l’équipe. Mais, quand s’ébranlent les séries éliminatoires, c’est beaucoup moins brillant… au contraire. Ça se gâte.
Mais qu’ont donc en commun Plekanec, Stamkos, Kopitar, Seabrook et Staal. En juillet prochain, ils auront l’opportunité de tester leur valeur sur le marché des joueurs autonomes sans compensation.
Stamkos réclamera 10 millions de dollars et plus, tout comme Kopitar. Staal tentera d’obtenir entre 7 et 8 M$. Seabrook obtiendra des Blackhawks de Chicago une entente de plusieurs années. Peut-être même avant le début de la saison.
PAS DANS LE MÊME REGISTRE
Et Plekanec? Oh, on n’est sûrement pas dans le même registre.
Rien n’empêche que Marc Bergevin aura une importante décision à prendre au cours des prochains jours, des prochaines semaines, des prochains mois. Quand on lui parle de la situation de Plekanec, comme ce fut le cas cette semaine, il répond avec beaucoup de prudence, ne voulant surtout pas créer une controverse, surtout à quelques jours du début de la saison.
«Tomas Plekanec est un joueur important de notre organisation. Michel Therrien l’apprécie beaucoup. On lui confie des missions importantes et on sait que le boulot sera fait.»
Mais, le grand décideur chez le Canadien s’arrête là. Il soutient qu’on va résoudre le problème comme il se doit, mais il n’élabore pas.
On peut comprendre Bergevin.
À QUEL PRIX ?
Pour le moment, peut-il échanger Plekanec? Ou encore, doit-il courir le risque de le perdre au marché des joueurs autonomes? Doit-il attendre à la date limite des transactions, le 29 février prochain, pour finalement trancher la question? Doit-il garder Plekanec dans le giron du Canadien en guise de tremplin, le temps de permettre aux jeunes joueurs de connaître une certaine éclosion? Mais, encore là, à quel prix?
Plekanec, qui aura 33 ans le 31 octobre prochain, pourra difficilement garder les standards qu’il a établis, particulièrement dans une ligue où les jeunes joueurs débarquent par dizaines à chaque année. Également, les équipes sont de plus en plus prudentes quand un patineur approche de 35 ans.
Alors, ne devrait-on pas profiter du fait que Plekanec possède encore une certaine valeur sur le marché pour tenter le grand coup et y aller d’une transaction? Ne devrait-on pas profiter du fait que de bons défenseurs risquent de se retrouver au ballottage, ne serait-il pas préférable d’exposer le vétéran joueur de centre et un jeune défenseur dans le cadre d’une méga transaction? Les options sont nombreuses. À Tampa, on ne peut pas se payer le luxe de perdre Stamkos.
À Los Angeles, on ne veut pas que Kopitar se retrouve dans une autre ville.
La situation n’est pas la même en Caroline dans le dossier Staal, puisque l’équipe a besoin de liquidité.
RESPONSABILITÉS DIMINUÉES
Comme je le précisais, Plekanec a été et est toujours un joueur possédant un statut particulier. Mais aura-t-il autant de responsabilités cet hiver? Les jeunes joueurs de l’organisation sont de plus en plus fringants et surtout menaçants. Au cours des prochaines saisons, il faudra bien leur donner un rôle au sein de la formation partante.
Plekanec va demeurer avec le Canadien tant et aussi longtemps qu’on n’aura pas la certitude qu’alex Galchenyuk peut prendre les guides à moins qu’un homologue se manifeste et propose une offre intéressante.
Pour l’instant, il n’a rien perdu de ses attributs. Il appartient au groupe des six meilleurs attaquants de l’équipe et personne ne le menace. Mais cela ne force pas la main de Bergevin pour lui offrir un contrat de quelques saisons…